Culture

Les Simone: Être une femme libérée, tu sais, c’est pas si facile

Les Simone, première série télévisée scénarisée par l’humoriste Kim Lévesque-Lizotte, met en vedette Anne-Élisabeth Bossé dans le rôle d’une trentenaire qui laisse tout tomber pour se libérer d’un carcan qui l’étouffe.

Maxim habite Québec. Le plus longtemps qu’elle a été seule dans la vie, «c’est 20 minutes au Provigo»; son chum, François (Benoit Mauffette), trouve que Montréal, «c’est laitte, ça pue pis ça vire pas à droite» et planifie d’acheter un semi-détaché avec sa douce au «Faubourg des Fauvettes». Mais le jour où elle décroche son premier emploi, Maxim se révolte. Celle qui a obtenu un diplôme dans un domaine qu’elle n’aime pas, (pour faire plaisir à ses parents) et qui s’étire les cheveux chaque matin (parce que son amoureux la trouve plus belle avec les cheveux raides) remplit un sac de vêtements et met le cap sur Montréal, où elle atterrit chez son amie d’enfance, Laurence.

Au fil des premiers épisodes de la série Les Simone, que Métro a visionnés mardi, on rencontrera les femmes qui graviteront autour de Maxim au cours de son aventure montréalaise : il y a Laurence (Rachel Gratton), qui fait de la télé, qui sort avec un musicien (David Giguère) que François qualifie de «téteux de subvention qui a vendu quatre disques dans sa vie» et qui tient un «vision board» (ou ce que Maxim appelle «Le secret, version hipster»). Il y a aussi la sœur de Maxim, Élizabeth (Karine Gonthier-Hyndman), femme au foyer qui évoque beaucoup les personnages du film Le mirage : elle vit à Boucherville et boit trop de vin, et ses principales préoccupations tournent autour du choix de pierres  plutôt que de briques blanches dans son salon. Il y a finalement Nikki (Marie-Ève Perron), la barmaid délurée.

Des féministes, Les Simone, dont le nom est inspiré de Simone de Beauvoir? «Ce sont des filles qui veulent sortir de leur carcan», explique Kim Lévesque-Lizotte, qui fait remarquer que ce n’est pas parce qu’on est féministe qu’on ne peut pas «se retrouver coincée dans une relation de marde», par exemple. «C’est une série de fiction et non un manifeste sur le féminisme. Elles vont en avoir, des comportements pas d’allure, tout au long de la série. Ce que je voulais, c’est parler de ma réalité, la voir à l’écran, raconter les souffrances de mes amies; je ne voyais pas ça au petit écran», poursuit-elle, espérant que Les Simone fasse naître chez les téléspectateurs «un regard de tendresse sur celles qui vivent leur vie d’une façon qui n’entre pas dans le moule.»

Et si la jeune femme savait ce qu’elle avait envie de dire, Louis Morissette l’a aidée à «ne pas faire d’erreurs de débutante», dit-elle. «Si je n’avais pas eu Louis, ça aurait été une série prétentieuse, parce que je tenais pour acquis que tout le monde comprendrait ce que je voulais dire», croit-elle. L’auteur du Mirage est aussi venu approfondir les personnages masculins, que Kim avait un peu laissés de côté. «Et il y a un personnage à venir qui a d’ailleurs beaucoup de Louis Morissette en lui…» s’esclaffe l’humoriste.

Les 13 épisodes de 30 minutes de la série Les Simone seront diffusés les mercredis à 21 h 30, dès le 14 septembre.

Verdict

Métro a aimé…
•    La distribution. Première série dont Anne-Elisabeth Bossé est la tête d’affiche, Les Simone compte aussi à sa distribution des actrices et des acteurs talentueux qu’on ne voit pas souvent au petit écran, et c’est franchement rafraîchissant. Du reste, Anne-Élisabeth Bossé livre certaines des meilleures répliques de la série, qui provoquent souvent des éclats de rire spontanés.
•    La réalisation. La signature visuelle vivante et dynamique de Ricardo Trogi se marie parfaitement au ton des Simone.
•    La trame sonore. Un duo gagnant, Ariane Moffatt et Joseph Marchand, signe l’excellente musique planante de la série.

Métro a moins aimé…
•    Les répliques pas toujours convaincantes. Si les dialogues sont parfois mordants, certaines répliques nous font lever les yeux au ciel :
«Autant les gars que les filles, on a tellement de choix, mais on est tellement seuls…»; «Dès qu’une fille veut faire de la télé au lieu de finir esthéticienne dans un demi-sous-sol, elle est une prétentieuse narcissique»… On a parfois l’impression que les «messages féministes» sont un peu trop plaqués pour réellement faire mouche.

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