En 1987, un jeune humoriste écossais peu connu en Amérique du Nord faisait ses premiers pas à Just For Laughs, le volet anglophone du festival Juste pour rire.
Trente ans plus tard, cet humoriste n’est plus très jeune (il n’est pas très vieux non plus), mais sa réputation n’est plus à faire de notre côté de l’Atlantique. Craig Ferguson foulera les planches de la salle Ludger-Duvernay, du Monument-National, pour deux représentations de son spectacle The New Deal Tour, le 29 juillet. Un des spectacles les plus attendus de Just For Laughs cette année.
«J’ai beaucoup de gratitude envers Montréal, envers le festival, a affirmé l’humoriste en entrevue avec Métro. Je pense que ma carrière, peu importe ce qu’on peut en dire, a commencé ici.»
«J’adore le festival. Comme moi, il est plus vieux et plus gras qu’à l’époque.» – Craig Ferguson, à propos de Just for Laughs
Ferguson transporte son matériel de ville en ville depuis déjà un bon moment. Son New Deal Tour tire d’ailleurs à sa fin. Les fans de l’ancien hôte du Late Late Show de CBS auront tout de même de nouvelles blagues à se mettre sous la dent.
«Le show change de soir en soir, a-t-il expliqué. Je parle toujours de l’endroit où je me trouve le soir d’une représentation. Je ne travaille pas vraiment avec un scénario.»
En plus d’évoquer certaines particularités de chaque ville qu’il visite, Ferguson a fait des changements importants au contenu de son spectacle. «Si tu as vu The New Deal Tour en juin 2016 et que tu le revois un an plus tard, je dirais qu’environ 50% du matériel est différent.»
Une fois que sa tournée sera terminée, Ferguson filmera un spectacle pour les gens qui n’ont pas eu l’occasion de le voir en personne. Il abandonnera ensuite tout le matériel qu’il a accumulé au fil de sa tournée pour recommencer à neuf.
The New Deal Tour a notamment commencé avant l’élection de Donald Trump à la Maison-Blanche. Le climat social et politique aux États-Unis et sur la planète est l’un des éléments que Ferguson a ajoutés à son spectacle. «C’est tellement immense que c’était impossible de ne pas en parler, a-t-il reconnu. Cependant, ce sont des sujets que j’aborde de manière personnelle. J’ai toujours fait du stand-up de cette façon. Je ne suis pas là pour promouvoir mes opinions politiques. Et je ne veux pas parler que de cela. Ce n’est qu’un sujet parmi tant d’autres.»
Liberté d’expression et non-absence de conséquences
L’ancien animateur de talk-show de fin de soirée sait très bien que son métier l’expose à la critique. Il accepte toutefois cette réalité sans broncher. «Beaucoup de gens, dont des humoristes, pensent que liberté d’expression rime avec absence de conséquences, a-t-il affirmé. Mais cela n’a jamais existé. Si tu fais de l’humour, tu dois t’attendre à ce que des gens soient en colère contre toi. Si tu ne peux pas composer avec cela, tu ne devrais peut-être pas être humoriste.»
Ferguson a toutefois une pensée pour ses pairs plus jeunes. «C’est difficile pour les jeunes humoristes, a-t-il dit. Tu n’a pas le luxe de trouver ta voix sans que tous tes faux pas soient décortiqués.»
Gala ou spectacle
Craig Ferguson a déjà animé des galas à Just for Laughs. Il préfère toutefois présenter son propre matériel au public montréalais.
«Les galas sont assez difficiles. Tu démarres et tu dois presque tout de suite t’arrêter. J’aime en animer et j’imagine que je vais le faire de nouveau à l’avenir, mais j’aime mieux arriver avec mes propres trucs, a-t-il expliqué. Animer un gala, c’est un peu comme conduire dans le trafic, tandis que présenter son propre spectacle, c’est comme conduire sur une route déserte le long de la côte.»
L’endroit où aller
Netflix a produit plusieurs spectacles d’humour, comme ceux de Dave Chappelle, de Louis C.K., de Norm MacDonald et d’Amy Schumer, au cours des derniers mois. Craig Ferguson se réjouit de l’intérêt que montre le diffuseur de contenu en continu pour son domaine.
«Avant, les humoristes allaient à HBO ou à Showtime, mais Netflix est l’endroit où aller en ce moment, a-t-il indiqué. Ils soutiennent les humoristes et ne se mêlent pas de contenu.»