Culture

Katy Perry: Boom Boom Boom

Elle a fait du trampoline, dansé avec son illustre copain requin et rappelé au rappel, justement, sa célèbre question, une des plus jolies de la pop des dernières années: «Te sens-tu parfois comme un sac en plastique?» Manifestement, Katy Perry se sentait tout sauf telle durant le spectacle qui a lancé sa tournée Witness, mardi soir, au Centre Bell.

Elle a débuté en demandant aux gens du public s’ils «seraient ses témoins», faisant écho au titre de son cinquième album studio, Witness, et en chantant la pièce-titre, titre également de l’ensemble de sa tournée. Puis, on a perdu de vue son une pièce rouge étincelant à capuche. Disparue? Oh non, pas disparue. Elle était juste là, devant un gigantesque dé, affichant le chiffre 6 de notre bord (chanceux). Effectuant ensuite une chat-marche (cat walk) sur la passerelle, la chanteuse a joué à la Roulette et répété, bonheur de fans, les mentions de «Montréal» et de «avez-vous attendu cette nuit? Moi, oui.»

Après cet aveu, Katy a effectué un retour en arrière, à la fois comme dans «le passé» et comme dans «le fond de la scène», pour Dark Horse. «Are you ready for a perfect storm

Un orage, peut-être pas, mais une performance électrique, ça, oui.

Se hissant sur des blocs transparents qui descendaient et remontaient, pendant que l’énergie générale suivait la deuxième tendance (ascendante), l’artiste de 32 ans, épaulée par ses musiciens, a enchaîné ses succès. Attirant les regards par son énergie, la scénographie, l’écran en forme d’œil gigantesque sur lequel défilaient d’autres yeux (et des images de la lune), elle s’est amusée en compagnie de, tiens, deux mascottes de robots géants avec une télé en guise de tête. Puis, retiens, plein de minirobots avec des justaucorps et de belles bottes.

Essoufflés à cette seule énumération? Pas Katy. Après tout, il y avait une passerelle qui faisait la moitié du parterre. Pourquoi ne pas courir dessus? «To the rythm

Changeant de rythme, une horloge géante a alors commencé un décompte tout aussi géant, reculant dans le temps, tandis que, sur la scène et les costumes, les couleurs changeaient d’époque aussi, se faisant fluo kitch rose violette pastel, les chorégraphies se conformant à l’ambiance générale.

La Reine de la Mi-Temps du Superbowl XLIX (pensée pour le requin) est alors sortie du plancher en costume à carreaux, lunettes fumées et cheveux platines, sortie tout droit d’un rêve d’ado. Prétexte pour jouer le tube confirmé Teenage Dream et sa requête: «Don’t ever look back

On a quand même regardé vers l’arrière de la scène: il y avait toujours un œil géant, sur lequel défilaient des pointillés et du zébré. Stylé. Sans oublier cette plateforme jaune poussin sur laquelle KP s’est assise avec ses danseuses pendant qu’elle s’élevait dans les airs.

Un autre air, celui de Hot and Cold, a suivi. Deux «flamants roses» ont fait leur apparition, la chanteuse a agrippé une Flying V et chanté «you’re yes and you’re no». Certains avaient oublié les paroles du refrain? Pas de trouble, elles s’affichaient sur la chanteuse. Bustier karaoké.

«J’ai promis à ma mère que je l’appellerai pour la rassurer. Chuuuuut. Je sais que vous avez 12 ou 13 ans, et que vous venez d’avoir votre premier téléphone portable. Mais vous ne pouvez jamais ignorer un appel de votre mère. C’est la condition pour que vous puissiez avoir un cell. Et c’est ma condition pour que je puisse partir en tournée.» – Katy Perry, avant d’appeler, en vrai, sa maman Mary Hudson

Rappelant ses origines («Californiaaah», triple A), elle a énuméré les accessoires essentiels portés par les California Gurls, minishort en jean (alias Daisy Dukes), top de bikini, stilettos pleins de sable.

Et c’est là qu’est apparu le, cris de joie de la foule, requin. Vous vous souvenez de ce sapré animal? Qui tapait des nageoires au Superbowl susmentionné? «Regardez qui a enfilé ses souliers de danse!» s’est réjouie Katy avant d’appeler sa maman (pour vrai) et d’enchaîner avec un morceau que cette dernière «n’aime pas». À savoir I Kissed a Girl. Soit le mégatube l’ayant hissée à la célébrité pendant lequel d’autres types de tubes (de rouge à lèvres) ont défilé à l’écran.

L’œil géant a quant à lui disparu pour laisser place à une bouche tout aussi grande. Bouche dans laquelle elle s’est par ailleurs retrouvée après avoir été soulevée par des câbles. (On réitère: épuisés? Pas Katy.)

Réapparaissant en costume futuriste fashion pour Déjà-Vu, elle a pourtant montré quelque chose qu’on n’avait pas vu sur scène encore : des fleurs géantes. Des figures d’un autre monde ont alors envahi les lieux pendant qu’elle interprétait E.T. et répétait «ki-ki-kiss me», appuyée par la guitare électrique, restant dans le thème de la bouche. Un thème creusé aussi par Bon Appétit, son dernier single ayant donné naissance, il y a quelques semaines, à un clip un peu fou ayant poussé certains à se demander : «Katy est-elle OK?»

Elle semblait bien aller lorsqu’elle est réapparue, assise sur un satellite géant, voguant dans le ciel (du Centre Bell) avec sa guitare acoustique. Un passage où elle a assuré «reconnaître beaucoup de visages dans la foule». (Les fans l’ayant suivie depuis sa prestation au Métropolis en 2009 ont dû avoir le cœur qui flanche.)

Se déplaçant entre les planètes (ce n’est pas une métaphore, il y avait des planètes accrochées partout au plafond), Katy a fait résonner sa voix d’ange en costume du même ordre pendant la balade Thinking of You.

Affirmant avoir aperçu une étoile filante, la star a ensuite déclaré qu’elle choisirait un spectateur pour faire un vœu avec elle. «Allumez les lumières! Je veux voir tout le monde!»

Dans la lueur, elle a pointé une petite fille assise juste à côté de nous, dans les rouges, rangée N. «Viens t’en!» a-t-elle dit à la minifan choisie. «Au hasard», nous a assuré la placière. «Oui, au hasard», a répété le garde de sécurité. «Lauren, de Saint-Constant, 11 ans» a déclaré vouloir devenir prof de danse et, plus spécifiquement, artiste. «On te soutient dans ton rêve!» a clamé son idole.

Enfin, après Hey Hey Hey, nouveau morceau sur lequel l’artiste chante être zéro fragile, contrairement à un (sous-entendu œuf) Fabergé, hé hé hé, elle est revenue sur scène en souliers de course et en mode sportif, se lançant même dans quelques tours de piste. Toujours dans le thème athlétique, elle a enchaîné avec Swish Swish, perchée sur un panier de basket. «J’ai besoin d’un père soul! D’un père vraiment soul! a-t-elle décidé. D’un papa qui s’est fait traîner ici par ses quatre enfants, “neuh, neuh, je veux aller au show de Katy Perry!”»

Le papa-spectateur élu, Carlston de son prénom, qui habite à Montréal, mais qui vient de Londres (comme en témoignait son accent), a confié répondre à tous les critères. Des enfants, et de l’alcool dans le corps (cinq bières, a-t-il précisé). Pleine d’esprit (d’équipe), Katy l’a donc affronté dans un concours de lancers au panier. 0-0-1-1-0-0-1-1-1-0. Victoire pour papa!

Et victoire pour Katy, qui a clos ce mégamarathon avec Roar avant l’explosion des feux d’artifice finaux et la bien-nommée Firework. Boom Boom Boom.

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