Le lauréat d’un Oscar joue un suppléant dans Detachment, le très attendu dernier film de Tony Kaye maintenant disponible sur DVD.
Adrien Brody a été particulièrement sélectif quant au choix de ses rôles dernièrement, et on ne l’a aperçu que dans quelques films ces dernières années. En fait, en 2011, il n’a pas fait grand-chose d’autre qu’une apparition dans le rôle de Salvador Dali dans Midnight in Paris.
Être pointilleux à ce point le rend plutôt compatible avec le cinéaste Tony Kaye, dont Detachment – qui met Brody en vedette – est seulement le troisième long métrage, après American History X et Black Water Transit. Lui-même fils d’enseignant, Brody s’est senti particulièrement interpellé par le film, dans lequel il joue un professeur suppléant que presque plus rien ne réussit à atteindre qui doit honorer un contrat épuisant dans une école secondaire publique.
Qu’est-ce qui vous a attiré dans ce projet à la base? L’idée de travailler avec Tony Kaye?
Eh bien, je suis toujours à la recherche de matériel ayant une certaine portée sociale et allant plus loin que le simple divertissement, et ce film touche à des questions primordiales, qui ont un effet sur nous et notre futur, et à l’importance d’éduquer les jeunes et de les orienter, quelque chose qui manque à bien des jeunes. Et je sais aussi combien c’est précieux, ne serait-ce qu’en réalisant à quel point mes parents m’ont influencé de la bonne manière. J’aurais sans doute été très différent sans cette influence. J’ai été à l’école publique et je sais que les professeurs, les administrateurs et les élèves font tous face à plusieurs défis. Detachment est une histoire complexe et pertinente, et je voulais en faire partie.
Ça semble en effet être une histoire importante à raconter, le point de vue des enseignants.
Pour moi, le film est aussi un rappel qu’on ne peut pas s’attendre à ce que les enseignants règlent tous les problèmes et qu’il faut commencer l’éducation à la maison. L’éducation et une meilleure compréhension du monde qui nous entoure doivent forcément venir de la maison.
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Tony Kaye a opté pour une facture très artistique et non conventionnelle. Est-ce que c’est ainsi que vous sentiez le film en tournant?
Tony a une spontanéité et une approche non conventionnelle pour plusieurs choses, et j’étais très excité d’avoir l’occasion de faire partie de ce projet. Quand on fait un film, il y a certaines règles et restrictions – on a besoin de l’éclairage adéquat, ça prend de la pellicule, un scénario, des acteurs qui interagissent les uns avec les autres –, mais Tony est très réceptif à l’énergie ambiante. Il savait où être et quand. Il rehaussait certains moments, et je trouve que c’est très intéressant – spécialement en ce qui concerne mon personnage. J’ai vu le film plusieurs fois, mais il demeure encore imprévisible pour moi. On ne sait pas vraiment si mon personnage est mauvais, ou incroyablement bon. Et, j’adore ça. Trop souvent, les protagonistes sont beaucoup trop prévisibles. Et vous savez, Tony a réussi cela en repoussant les limites et en me poussant à aller aux extrêmes.
Avez-vous eu des professeurs qui ont eu un impact sur votre vie?
Bien sûr. De nombreux enfants ne sont pas particulièrement patients, et certains enseignants ont un talent particulier pour accrocher leur attention et la conserver. Mais malheureusement, plusieurs n’y parviennent pas. J’ai eu quelques professeurs qui étaient de vraies perles, et le meilleur d’entre tous était sans contredit mon père. Même s’il n’était pas mon enseignant à l’école, il est celui qui a réellement façonné le plus gros de ma personnalité. Je sais que ses élèves l’adoraient. Il a une grande patience et une nature généreuse et prévenante. Quand j’étais très jeune, il m’a réellement fait comprendre la notion de responsabilité et m’a appris énormément au sujet de l’histoire et du monde autour de moi; je lui suis donc très reconnaissant pour ça.
Detachment
Présentement en Blu-ray et en DVD