1. Avant qu’on explose
Enfin, une comédie québécoise niaiseuse, vulgaire, mais terriblement attachante, dans la lignée de Superbad et de la filmographie de Judd Apatow. Avec comme prémisse un ado qui cherche à perdre sa virginité avant la fin du monde, sur fond de tension croissante entre la Corée du Nord et les États-Unis, il ne faut pas s’attendre à du grand cinéma. Mais au-delà des blagues de «pétage de frein», une réflexion approfondie sur l’adolescence, l’anxiété et l’amitié ressort d’Avant qu’on explose. Points bonus pour la chanson posthume hilarante à Rihanna, le rôle aussi bref qu’hallucinant de Brigitte Poupart, les répliques mordantes de l’érudit Hubert et la présence du Kin-Ball (Omnikin rose!) au grand écran. Marie-Lise Rousseau
Ce superbe ouvrage portant sur les femmes trop souvent oubliées de l’histoire de l’art trônait au sommet de notre pile de lecture depuis un moment. En ce 8 mars, voilà une belle occasion de le parcourir. En une cinquantaine de courts portraits d’artistes de la Renaissance à aujourd’hui, Laure Adler et Camille Viéville offrent une superbe introduction à l’univers de ces femmes qui ont vécu dans l’ombre de leurs confrères masculins. Aux côtés des plus connues, comme Frida Kahlo, Louise Bourgeois ou Yoko Ono, c’est un réel plaisir de découvrir les talents de Beatriz Gonzalez, de Carrie Mae Weems et de Hannah Höch, pour ne nommer qu’elles. Aux Éditions Flammarion. Marie-Lise Rousseau
À mi-chemin entre une pièce de théâtre et un show rock, Parce que la nuit évoque le parcours de l’insaisissable Patti Smith, grande prêtresse punk et icône de l’effervescente scène new-yorkaise des années 1970. À la fois poète, chanteuse, muse et grande amoureuse, la Patti Smith créée par les auteurs Dany Boudreault et Brigitte Haentjens (qui signe aussi la mise en scène) est multiple, complexe, mais complètement libre. Même si elle a gardé ses cheveux blonds, Céline Bonnier se glisse à merveille dans la peau de cette femme corbeau, dans un mélange unique de vulnérabilité et de désir. À l’Espace Go jusqu’au 4 avril. Benoit Valois-Nadeau
4. Le retour des Black Keys
Le duo américain The Black Keys a lancé hier une toute nouvelle chanson, intitulée Lo/Hi, leur première nouveauté depuis Turn Blue il y a cinq ans. Dan Auerbach et Patrick Carney sont revenus à leurs racines blues tout en intégrant habilement une production léchée aux effets rétros. Le clavier est délaissé et la guitare est à l’avant-plan, pour le plus grand bonheur des fans de la première heure. Les Black Keys ont été assez discrets ces derniers temps, Dan Auerbach s’étant concentré sur un projet solo. Cette nouvelle chanson laisse présager le lancement d’un album des Keys, et ça, c’est une excellente nouvelle pour 2019. Philippe Lemelin
Ce théâtre immersif offre l’occasion de réveiller le cinéaste amateur ou le pro de l’impro qui sommeille en nous (parfois profondément) puisque Ed Wood nous accueille, avec scepticisme, sur son tournage chaotique. Devant nos yeux, la technologie de la réalité virtuelle fait apparaître le légendaire acteur Béla Lugosi et génère quelques bloopers. La beauté de cette réalisation offerte en français et en anglais réside dans les détails cachés ici et là. Un (ou trois) conseil : participez, explorez, déstabilisez les talentueux acteurs. Jusqu’au 28 avril au Centre Phi. Carine Touma
Comprenant des images d’archives tirées pour la première fois des voûtes de la NASA, le documentaire de Todd Douglas Miller restitue toute sa grandeur à l’épopée d’Apollo 11. On a un peu tendance à l’oublier aujourd’hui, mais c’était un exploit MONUMENTAL de réussir à poser deux hommes sur la Lune et d’en ramener trois vivants (salut au trop souvent oublié Michael Collins!). Même si on connaît la fin, le film parvient à nous garder sur le bout de notre siège jusqu’à la conclusion grâce à son montage haletant. À voir en IMAX pour apprécier la beauté des images captées sur pellicule 70 mm. Présentement en salle. Benoit Valois-Nadeau
Le documentaire Ma guerre, de Julien Fréchette, présenté sur le site de l’ONF, peint un portrait troublant de cinq Occidentaux qui s’enrôlent aux côtés des peshmergas, les milices kurdes qui combattent le groupe État islamique en Irak et en Syrie. Même si leur courage est indéniable, les motivations de ces soldats sont parfois douteuses. Ma guerre souligne l’absurdité de cette quête de sens qu’entreprennent les cinq personnages, ce tourisme militaire sans but qui se termine pour certains sur le bord d’une route poussiéreuse du désert irakien. On découvre lentement les blessures et les traumatismes dont ils souffrent après avoir vécu au cœur de l’action. C’est surtout le retour à la vie normale qui semble diffi-cile, alors que plus rien n’a d’intérêt en comparaison du sentiment enivrant de s’enrôler pour combattre les djihadistes. Alexis Boulianne
Et on se désole pour…
Les défenseurs de Michael Jackson
Depuis la diffusion du documentaire-choc Leaving Neverland de Dan Reed, plusieurs citoyens s’indignent du fait que le défunt roi de la pop, Michael Jackson, soit «lynché» sur la place publique. «Ils vont-tu finir par le lâcher? Il est mort.» OK. Soyons clair : certes, le chanteur n’est plus là pour se défendre – il faut en prendre acte –, mais cela ne veut pas dire pour autant que les témoignages de ses présumées victimes ne sont pas d’intérêt public. Au contraire. Mettre des mots et des visages sur la violence sexuelle, c’est aussi combattre toutes ses dérives potentielles dans notre société. Henri Ouellette-Vézina