Dimanche soir, après plus d’une année et demie d’attente, l’ultime saison de la saga Game of Thrones a débuté sur les ondes de HBO. On voit enfin le début de la fin de cette aventure lancée en 2011 qui est devenue depuis un phénomène mondiale aux proportions difficiles à bien cerner.
La série de livres à la base du récit avait déjà un succès culte non négligeable chez les amateurs de littérature fantastique, mais l’adaptation télévisuelle s’est littéralement invitée dans l’imaginaire collectif et on parle de la première grande série rassembleuse de l’ère des médias sociaux.
Game of Thrones, c’est un récit et un univers, mais c’est aussi des références, des pastiches, des allusions, un vocabulaire propre et la création d’un star-système duquel les acteurs se sortiront difficilement à la fin de l’aventure. C’est la définition même de la télévision-événement et nous parlerons encore de cette saison dans cinq, dix, voire quinze ans.
On pourrait même parler d’une saga aussi marquante que Star Wars à son époque.
Ceci dit, ce premier épisode de six a pris son temps pour amorcer cette fin de boucle. Sans vendre de mèches, il y avait beaucoup de références au tout premier épisode de la série ainsi qu’une attention particulière sur l’importance du temps qui passe.
Au fil des saisons, Westeros a changé tout comme ses habitants et les spectateurs devant l’écran. Il y a une conscience de ces changements ainsi qu’un désir de bien positionner cette finale sur une ligne du temps avec un avant et, qui sait, peut-être un après. Il serait surprenant de voir HBO abandonner cette vache à lait comme ça.
Au niveau de la fiction, c’était très satisfaisant d’avoir enfin la suite et, surtout, la fin annoncée. Surtout que tout le matériel de cette saison est inédit puisque le dernier livre de Georges R. R. Martin n’est toujours pas publié. Personne, à l’exception de la production et d’une poignée d’initiées, ne connaît la fin, ce qui ajoute énormément au buzz entourant cette huitième et dernière saison.
Game of Thrones, au-delà de vos préférences, c’est un grand événement télévisuel. Une rare série que les amateurs se doivent de visionner en direct pour ne pas se faire vendre la mèche en raison des médias sociaux. Dans un monde de fiction à la carte et de binge watching sur Netflix, il y a une certaine satisfaction de vivre une expérience télévisuelle comme dans le temps avec, le lundi matin, les conversations obligatoires avec les collègues sur l’épisode de la veille.
Les cinq prochains épisodes provoqueront cette nostalgie chez les téléphages ainsi qu’un deuil réel dans un mois et demi quand tout cela sera terminé.
En attendant, profitez de l’aventure, car elle sera grandiose et marquante et vous vous souviendrez du moment où cette finale sera consommée devant l’écran. Un peu comme on se souvient de la première fois où nous avons entendu la phrase «Luke, je suis ton père.»