Francis Ford Coppola a indiqué samedi qu’il travaillait sur un projet pharaonique qu’il a en tête depuis plusieurs décennies: Megalopolis, un film «sur l’utopie», qu’il définit comme «plus ambitieux qu’Apocalypse Now»
«J’ai travaillé sur Megalopolis il y a vingt ans. J’ai vraiment essayé, je voulais faire un film sur l’utopie, sur ce qu’est vraiment le paradis sur terre», a expliqué le géant du cinéma américain lors d’une conférence de presse à Lyon, où il a reçu le prix Lumière pour l’ensemble de sa carrière.
«J’ai un scénario, et je pense qu’il se rapproche de ce que je veux, que je m’approche pour la première fois du but», a ajouté le réalisateur de 80 ans, qui avait abandonné ce projet suite aux attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis, avant de le reprendre.
«Je dirais que c’est mon film le plus ambitieux, même plus ambitieux qu’Apocalypse Now», film culte sur la guerre du Vietnam, Palme d’or à Cannes en 1979.
«Je pense que ça coûterait plus cher qu’Apocalypse Now», dont le budget s’était élevé à l’époque à 30 M$, a-t-il ajouté.
«C’est le problème», a-t-il reconnu, parce que c’est un film «à l’échelle des Marvel» en termes de production. «Je dois trouver comment y arriver».
Il a encore précisé que ce film, dans lequel un architecte essaie de bâtir une vision utopique de New York, détruite par un cataclysme, racontait l’histoire «d’un homme qui a une vision du futur» et parlait du «conflit» entre cette vision et les «traditions du passé», et contenait aussi «une histoire d’amour».
«J’ai toujours voulu faire une grande histoire d’amour, et je ne l’ai jamais faite. Mais j’aimerais la faire avant de partir», a-t-il dit.
Interrogé sur les propos de Martin Scorsese, qui a déclaré que les films de super-héros comme ceux des studios Marvel n’étaient «pas du cinéma», Francis Ford Coppola a estimé que Scorsese avait «raison».
«On s’attend à ce que le cinéma nous apporte quelque chose, un éclaircissement, une connaissance, une inspiration», a-t-il poursuivi. «Je ne pense pas que qui que ce soit retire quelque chose du fait de voir toujours le même film».
«Martin a été gentil quand il a dit que ce n’était pas du cinéma. Il n’a pas dit que c’était méprisable, c’est ce que je dis».