Inspiré par le répertoire de Leonard Cohen, le dernier film du Montréalais Matthew Bissonnette arrive sur les écrans. Discussion avec le comédien Gabriel Byrne, qui tient le rôle central de Death of a Ladies’ Man.
Gabriel Byrne – que l’on a pu admirer dans Usual Suspect (Bryan Singer, 1995) et Hereditary (Ari Aster, 2018) – interprète dans Death of a Ladies’ Man Samuel, un séducteur invétéré. Deux fois séparé, deux fois père aussi, celui-ci apprend qu’un cancer du cerveau l’emportera bientôt… De Montréal à l’Irlande, nous suivons alors ses déambulations teintées d’ivresse et d’hallucinations.
Ce long métrage doux-amer met également en vedette Suzanne Clément, Antoine Olivier Pilon, Karelle Tremblay, Jessica Paré, Pascale Bussières ainsi que Brian Gleeson.
Pouvez-vous nous parler de votre personnage Samuel?
Au début de Death of a Ladies’ Man, c’est un homme très égoïste. Un mauvais mari, un mauvais père… On ne peut pas lui faire confiance. Mais au fil des épreuves, il retrouve sa part d’humanité et sa dignité. Il s’ouvre en quelque sorte à son existence et à la vie qu’il avait niées jusqu’à présent. Sa rédemption viendra finalement de l’amour.
J’ai été très intéressé par cet aspect du film qui met l’accent sur la différence entre ce que nous percevons du réel et ce qui est de l’ordre du fantasme. C’est un vrai parcours du combattant pour Samuel. Au début, on ne peut de détester cette personne, mais plus les minutes passent et plus nous comprenons pourquoi il est comme ça.
Et bien sûr, on retrouve un peu de Leonard Cohen, ou enfin de ce que disent ses chansons, en Samuel.
Justement, quel est votre rapport à la musique de Leonard Cohen?
Je l’ai découvert lorsque j’étais adolescent. Tout comme Bob Dylan, c’est un artiste unique. Ils ont su mettre des mélodies sur des poèmes. Je pense que ce ne sont pas tant ses chansons que nous écoutons, mais plutôt sa poésie. Il n’y a rien de superficiel dans son écriture, tout a une signification. Leonard Cohen évoque beaucoup la perte, le désir et l’impossibilité de revenir dans le passé. Vivre l’instant présent avec ses ambiguïtés est une facette de son oeuvre dans laquelle je me suis toujours reconnu. L’immense compassion de Leonard Cohen pour la condition humaine est extraordinaire. C’est pour cela que tant de gens s’identifient à lui, je pense.
Revenons à Death of a Ladies’ Man. Comment s’est passé le tournage, qui a eu lieu en grande partie à Montréal?
J’adore les acteurs québécois! (Rires) Tout le monde a été fantastique. J’aimerais ne pas être si dithyrambique, mais… ce fut une très belle expérience! J’étais très à l’aise avec le projet, tant l’histoire, mon personnage, que le réalisateur et son équipe.
Lorsque j’ai vu (ALERTE SPOILER, NDLR) la femme à la tête de tigre pour la première fois sur le plateau, c’était une vraie surprise. J’ai failli arrêter de jouer pour demander aux autres ce qui se passait! C’était impressionnant, plein de choses me sont passées par la tête. C’est à cet instant que j’ai compris à quel point la réalité de Samuel était délirante.
Était-ce votre première fois au Québec?
J’étais déjà venu pour Emotional Arithmetic (Paolo Barzman, 2007) avec Christopher Plummer et Max Von Sydow notamment. J’avais beaucoup aimé Montréal à l’époque, et j’ai adoré mon retour pour Death of a Ladies’ Man. J’avais hâte de revenir pour la promotion, mais on m’a parlé de quelque chose qu’on appelle la COVID, vous connaissez? (Rires) Au vu des terribles circonstances, ce n’est donc malheureusement pas possible…
En VSD le 12 mars, puis en salle le 19 mars
Des musiciens célèbrent la sortie de Death of a Ladies’ Man
Du 12 au 20 mars, plusieurs artistes reprendront sur les médias sociaux leur chanson de favorite de Leonard Cohen pour soutenir la sortie canadienne du film.
- Ron Sexsmith le 12 mars
- Whitehorse le 13 mars
- Karelle Tremblay le 14 mars
- Dan Mangan le 15 mars
- Jenn Grant le 16 mars
- Chad VanGaalen le 17 mars
- Mo Kenney le 18 mars
- Hayden Desser le 19 mars
- Leif Vollebekk le 20 mars