Les journalistes de Métro vous livrent leur sept coups de cœur culturels de la semaine dont l’exposition Écologies: ode à notre planète, la minisérie Bête noire, la finale de La fin des faibles et d’autres.
Écologies : ode à notre planète
Cette exposition nous invite à la réflexion sur notre rapport – bien trop souvent destructeur – avec la Terre. Grâce à une collection riche de plusieurs dizaines d’œuvres, nous prenons conscience à la fois des inquiétudes et des positions des artistes, mais aussi de la fragile majesté de la nature. Désastre environnemental du colonialisme, disparitions des espèces, capitalisme effréné, exploitation des ressources et des êtres vivants ou tout simplement beauté du paysage, nous nous promenons ainsi jusqu’à la pièce maîtresse : une vidéo où un orchestre joue pour et sur un glacier de Colombie-Britannique. Un dernier moment puissant et émouvant, qui n’est pas sans rappeler le prophétique 2001 de Kubrick.
Amélie Revert
Bête noire
Cette minisérie prend aux tripes dès ses tout premiers instants, alors qu’on apprend que Jérémy, élève du secondaire, a tué six de ses collègues de classe avant de s’enlever la vie. En plus de vivre cette tragédie épouvantable du point de vue de sa famille (Isabelle Blais est bouleversante dans le rôle de sa mère), on tente de résoudre une énigme insondable : qu’est-ce qui peut mener une personne à commettre un acte aussi terrible? Une série lourde réalisée avec sensibilité et nuances par Sophie Deraspe (Antigone).
Sur Série Plus dès le 31 mars
Marie-Lise Rousseau
La finale de La fin des faibles
On a tout aimé de cette première compétition de rap franco à la télé. À commencer par le talent brut, la prise de parole et la collégialité des candidats – dont le vainqueur J.A.M. –, mais aussi la passion des juges Sarahmée, Koriass et Souldia, l’animation investie de Pierre-Yves Lord et la réalisation dynamique de Baz. En plus d’offrir une superbe vitrine au rap local, l’émission a mis en valeur une belle diversité culturelle et sociale. Vivement une saison 2!
En rattrapage au video.telequebec.tv
Marie-Lise Rousseau
Le parfum des fleurs la nuit
Le plaisir de lire à nouveau Leïla Slimani! Une année après Le pays des autres, son dernier roman, l’écrivaine franco-marocaine revient avec une «œuvre de commande». Hésitante, la lauréate du prix Goncourt 2016 pour Chanson Douce s’est, en définitive, prêtée à l’exercice de passer une nuit entière à la Punta della Dogana, haut lieu d’art contemporain vénitien. Séduite par «l’idée d’être enfermée» (nous sommes alors en 2019), elle signe des confessions intimes et enivrantes.
Aux Éditions Stock
Amélie Revert
Like a House on Fire
Après une absence de deux ans, Dara retourne enfin chez elle. Elle compte recommencer sa vie là où elle l’avait laissée, avec sa fille et son mari. Mais elle découvre bien vite qu’une autre femme a pris sa place et que sa fille ne la reconnaît pas… Porté par une Sarah Sutherland brisée, le film du Montréalais Jesse Noah Klein nous conte en douceur le drame d’une femme qui lutte pour retrouver sa vie d’avant. Mention pour le premier rôle touchant d’Hubert Lenoir au grand écran!
En exclusivité au Cinéma du Parc, puis en VSD dès le 30 mars
Martin Nolibé
Framing Britney Spears
Ce stupéfiant documentaire de Samantha Stark et du New York Times met en lumière les zones d’ombre auréolant Britney Spears. De l’ascension d’une pop star idolâtrée par une génération hystérisée à sa mise sous tutelle, ce film rappelle, détails par détails, la misogynie assumée et l’acharnement des médias américains – qui se sont par ailleurs enrichis à coups de millions sur son dos. Il évoque aussi la relation douteuse et opaque entre la chanteuse et son père, gestionnaire de sa fortune désigné par la Cour…
En anglais sur Crave (en français dès le 5 avril)
Amélie Revert
Cantalou de Thierry Larose
Ce rafraichissant album – première offrande de l’étiquette Bravo, anciennement Dare To Care – procure autant de bonheur que les premiers rayons du soleil printanier. Dans une pop-rock-indé hyper mélodieuse rappelant par moments Malajube et Of Montreal, le jeune auteur-compositeur-interprète nous entraîne dans son imaginaire riche où l’on côtoie des amants de Pompéi, l’héroïne de Ducharme Bérénice Einberg et les regrettés clubs vidéo. C’est vitaminé, imagé et très abouti.
Lancement ce samedi au National
Marie-Lise Rousseau
Et on se désole pour…
Le décès de Bertrand Tavernier
Le cinéma francophone perd l’un des siens. Le réalisateur français est mort hier, à l’âge de 79 ans. Lors d’une carrière riche et diversifiée, il avait notamment été primé aux César, à Cannes et aux Bafta. Bertrand Tavernier s’était aussi rendu jusqu’aux oscars, où il était nommé pour Coup de torchon avec Isabelle Huppert, Philippe Noiret et Jean-Pierre Marielle, en 1983. On lui doit également La Vie et rien d’autre, Un dimanche à la campagne et La Princesse de Montpensier.
Amélie Revert