À l’occasion du Mois national de l’histoire autochtone qui débute, on garnit la bibliothèque avec des parutions mémorables portant sur les premiers peuples. Voici six propositions.
Shuni de Naomi Fontaine
Naomi Fontaine écrit une magnifique longue lettre à son amie Shuni, une jeune Québécoise venue dans sa communauté. Elle en profite pour s’adresser de manière émouvante à ses aïeuls et à son fils, Petit ours. La romancière innue raconte une quête identitaire minée d’embûches, celle qui appartient à de nombreux peuples colonisés. Empreint d’une vision nordique où l’existence se veut un cycle perpétuel, ce roman poétique laisse entrevoir un avenir fait de vérité et de réconciliation.
Aux Éditions Mémoire d’encrier
Croc fendu de Tanya Tagaq
Récemment traduit de l’anglais, ce premier roman de la musicienne relate le quotidien tumultueux d’une femme grandissant au Nunavut dans les années 1970. L’héroïne connaît la joie, l’amitié, l’amour des parents, l’art de la survie, mais aussi les ravages de l’alcool et de la violence. Savant collage de contes hallucinogènes et de courts poèmes intimes, Croc fendu brouille la différence entre le bon et le mauvais, l’animal et l’humain, le vrai et l’imaginaire. Dans cet univers unique, on se plaît à confondre la fiction avec la réalité.
Aux Éditions Alto
Je suis une maudite sauvagesse – Eukuan nin matshi-manitu innushkueu d’An Antane Kapesh
Autrefois difficile à se procurer, cet important ouvrage a été publié en 1976 avant d’être réédité en 2019. L’autrice livre une version coup de poing de la colonisation des Blancs et de la relation de pouvoir imposée aux cultures autochtones. Dans cet essai percutant, An Antane Kapesh s’exprime sur plusieurs sujets encore brûlants d’actualité, comme le droit ancestral, l’éducation, la toxicomanie et la représentation des Premières Nations dans l’art et les médias.
Aux Éditions Mémoire d’encrier
Un thé dans la toundra / Nipishapui nete mushuat de Joséphine Bacon
La poétesse sillonne les paysages de la toundra à travers ce recueil devenu classique. L’écrivaine peint le territoire avec les mots de la beauté, de la simplicité et du sacré. Le voyage méditatif pose un regard rafraichissant sur la richesse du patrimoine environnemental et culturel du Nord. Il transmet également des perles de la sagesse innue sans réduire les thèmes aux problèmes qui saturent le discours actuel sur les communautés autochtones.
Aux Éditions Mémoire d’encrier
Les visages de la terre de Louis-Karl Picard-Sioui
Les visages de la terre explore l’univers spirituel wendat sur la trame du quotidien du poète. En faisant le deuil de sa grand-mère, Louis-Karl Picard-Sioui retourne à ses racines dans ce recueil hautement personnel. Ce dernier a accompli l’exploit de composer une dizaine de poèmes en wendat standardisé, chose qui aurait été jugée impossible il y a quelques années. À la fois un récit sur la mort et la survie, l’œuvre offre une réflexion intéressante sur l’héritage autochtone qui sera conféré aux prochaines générations.
Aux Éditions Hannenorak
L’ours et la femme venus des étoiles de Christine Sioui Wawanoloath
Les enfants peuvent aussi se familiariser avec les cultures autochtones grâce à ce conte abénaki captivant. L’ours et la femme venus des étoiles raconte l’histoire du petit ourson Awassos. Pour le protéger d’un grand chasseur, sa mère décide de le déposer sur Terre et de le confier aux esprits de la forêt. Awassos grandit dans ce nouveau monde tout en cherchant un moyen de revenir près de sa mère. En chemin, il rencontre l’amour : Mkuigo, une femme-étoile qui lui permet de devenir le tout premier homme.
Aux Éditions Hannenorak