À 25 ans, Nathan Ferraro, leader du groupe canadien The Midway State, dit se sentir à la croisée des chemins, quelque part entre l’adolescence et l’âge adulte. Un sentiment que partagent les trois autres membres de la formation et qui a teinté l’esprit de leur deuxième album, Paris or India.
Ferraro explique que la pièce-titre de l’opus reflète bien cet état d’esprit, à cause des paroles «I’ll be leaving in the morning / I just don’t know when it’s coming» («Je partirai au petit matin / mais je ne sais pas quand celui-ci viendra»).
«Quand on est jeune, on est exubérant, on est plein de grandes ambitions du genre : « Je vais être premier ministre! » s’exclame-t-il. Quand on vieillit et que le « vrai monde » commence à s’imposer à nous, on ne perd pas nécessairement la passion de la jeunesse, mais on se demande : « Où ma vie m’emmène-t-elle? »»
Les jeunes Torontois, qui ont connu un joli succès avec leur première galette, Holes, en 2008, considèrent que la vie d’artiste se situe dans une bulle hors du temps. «Question musique et travail, j’ai l’impression d’avoir 35 ans, admet le musicien. Mais à plusieurs autres égards, je me sens très enfantin.»
Pour composer Paris or India, les quatre amis se sont retrouvés dans un chalet dans la forêt. «Après le succès du premier disque, on a décidé de se couper du monde et de s’assurer de faire un disque honnête et inspiré, qui ne serait pas conçu en fonction de ce que les gens attendent de nous, explique Nathan Ferraro. Il est honnête, il est vrai et il nous ressemble.»
Ferraro signe de nouveau les textes du CD. «J’écoutais beaucoup de Peter Gabriel, et je crois que c’est un peu ce genre de paroles que j’ai écrites. Ce sont des images qu’on ressent, plutôt que des phrases à comprendre mot à mot.»
Les membres du groupe se sont tous impliqués dans la création de la musique de Paris or India.
«Il y a un sentiment de collaboration qui émane de cet album, croit le chanteur. C’est vraiment un effort de groupe. Je crois que nos liens se sont resserrés durant la dernière tournée.»
Tournée après laquelle les quatre comparses ont été très heureux de rentrer à la maison. «Sur la route, on est un peu en mode « survie », affirme-t-il.?Et puis, c’est bien beau, le party et les shows, mais pour stimuler la créativité, ce n’est pas l’idéal. Retourner à la maison, ça permet de reprendre contact avec son côté humain et d’écrire sur des choses plus vraies, la vie de tous les jours, quoi!»
The Midway State
Festival Osheaga
Scène de la Rivière
Samedi à 13 h 30