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Osheaga et ses 50 000 bouches à nourrir

Une trentaine de camions de rue sont sur le site d'Osheaga. Photo: Métro

Osheaga, c’est trois jours de musique, d’art et de fête au parc Jean-Drapeau, où 50 000 personnes s’assemblent quotidiennement. Et ça, ça en fait, des bouches à nourrir!  

Le défi est d’autant plus important pour les festivals qui ne se tiennent pas dans le Quartier des spectacles. Quand on parle du Festival de Jazz, des Francos ou de Montréal en Lumière, l’offre alimentaire n’est pas limitée au périmètre de l’événement, d’où les gens entrent et sortent à leur guise pour aller se prendre une bouchée ailleurs.  

Pour Osheaga, à l’instar d’ÎleSoniq et Lasso, c’est tout le contraire. Les festivalier.ère.s passent la journée entière sur le site, où l’offre alimentaire se doit d’être complète afin de répondre aux besoins de tout le monde, aucune autre alternative n’étant possible pour acheter de la nourriture.  

Cerise sur le gâteau: tout doit être fait en mode camping, puisque les restaurateurs ne disposent que de leur food truck ou d’une tente.

«On monte une ville, explique à Métro Patrick Bigras, vice-président hospitalité au Groupe CH, qui englobe le Canadien, Spectra et evenko, organisateur des divers festivals susmentionnés. On part de rien et on doit s’assurer d’avoir toutes les infrastructures: l’eau, les services hygiéniques, la nourriture, les premiers soins… il faut penser à tout pour qu’on soit presque indépendant sur le site.»

De la nourriture en quantité

Osheaga est le festival qui offre le plus grand nombre de camions de rue, puisqu’on en compte une trentaine. Si plusieurs cette année sont situés dans les Jardins YUL Eat (où l’on trouve des restos montréalais comme le Babacool, le Red Tiger, El Gordo, Kwizinn et la pizzéria NO.900, mais aussi), on en retrouve un peu partout sur le site.

«Ça fait 16 ans qu’on fait Osheaga, alors on a quand même des bons historiques pour savoir ce que les gens aiment, ce qu’ils n’aiment pas et les volumes nécessaires», résume Patrick Bigras.

Certains partenaires reviennent chaque année, mais de nouveaux joueurs approchent l’organisation régulièrement, permettant à Osheaga de renouveler son offre alimentaire lors de chaque édition, la nourriture faisant partie de l’expérience.

Si Patrick Bigras et son équipe doivent refuser des demandes de restaurateurs tellement ils en reçoivent, il arrive qu’ils doivent démarcher des établissements pour arriver avec une offre «plus nichée».

«C’est certain qu’il y a 16 ans, le sans gluten était très peu populaire et le végane était présent, mais beaucoup moins qu’aujourd’hui», donne en exemple le vice-président de l’hospitalité. Avec les années, les options se sont multipliées en ce sens, mais il a parfois fallu aller les chercher.

Si on trouve facilement de la nourriture végétarienne, végane, sans gluten ou halal à Osheaga, la cuisine casher, elle, n’est pas disponible sur le site du festival. «Il n’y a pas de fournisseur à Montréal – on a cherché et on n’a pas trouvé – pour faire ça en mode camping, et pour servir de la nourriture casher, il y a beaucoup de contraintes», soulève Patrick Bigras.

Le roi de la patate

Même si l’on trouve assez facilement des poké bols, des bánh mì ou des falafels, ces options à l’étiquette plus «santé» ne sont pas nécessairement les plus populaires, affirme Patrick Bigras.

C’est sûr que la traditionnelle poutine, c’est ce qui reste le plus populaire. Ce qu’on voit avec notre historique, c’est qu’il y a une clientèle pour tous les types d’offre, mais disons qu’elle est plus nombreuse encore pour le junk!

Patrick Bigras, vice-président hospitalité au Groupe CH

Poutines, pizzas, hot dogs, queues de castor et même poutine sur une queue de castor (promis juré, nous n’inventons rien!) sont donc vendus en quantité sur le site d’Osheaga.

C’est d’ailleurs semblable à Lasso et à ÎleSoniq, à quelques différences près. «C’est sûr qu’on ne s’adresse pas aux mêmes publics, note Patrick Bigras. On s’adapte à nos clientèles pour répondre à leurs besoins. ÎleSoniq, c’est drastiquement différent. C’est une clientèle jeune, qui fait le party, qui mange peu et boit plus. On a quand même une grande offre, mais beaucoup moins de volume.»  

Ce qui ne change pas d’un festival à l’autre, c’est le sérieux de la mission. Les règles d’hygiène (qui dépassent parfois les exigences de la MAPAQ, selon Patrick Bigras) et la capacité des restaurants de traiter de haut volume en peu de temps sont en tête des priorités de l’équipe hospitalité.

«La dernière chose qu’on veut, c’est que quelqu’un tombe malade», conclut celui qui veille à ce que les festivalier.ère.s puissent profiter de la musique avec le ventre rempli.

Osheaga se termine ce dimanche au parc Jean-Drapeau, à Montréal.
ÎleSoniq s’y tiendra les 12 et 13 août, puis Lasso les 18 et 19 août.

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