Salma Hayek savait qu’elle aurait un problème en acceptant un rôle dans le dessin animé Le Chat potté (Puss In Boots) : expliquer à sa fille de 4 ans, Valentina, que ce sont des humains qui prêtent leurs voix aux personnages des dessins animés… «C’est comme pour le père Noël, je ne voulais pas faire de faux pas. Pour elle, ce sont de vrais chats!» explique l’actrice. «Nous sommes allés au cinéma et nous avons vu la bande-annonce du Chat potté, raconte Hayek. Mon personnage est apparu à l’écran avant que je puisse m’expliquer à ma fille qui a lancé : « Oh, maman! Ce chat a la même voix que toi!’ Je lui ai donc expliqué le fonctionnement d’un dessin animé. Elle était un peu ébranlée, mais depuis, elle est très fière de moi!»
Dans le film, Hayek prête sa voix à Kitty Softpaws, une adversaire, mais aussi une conquête amoureuse du personnage titre, dont la voix est assurée par Antonio Banderas. L’actrice mexicaine a eu très peu de temps pour se préparer à ce rôle. «Je ne me suis pas préparée en fait, avoue-t-elle. Je n’ai jamais vu le scénario. [Le réalisateur] Chris [Miller] ne me l’a jamais envoyé.» Plutôt que de lui montrer des dessins provisoires ou des pages de scénario, le réalisateur lui a raconté l’histoire. «Ça m’a fait penser à ma grand-mère qui me racontait les contes les plus fantastiques. Il fallait tout imaginer soi-même», se rappelle Salma Hayek. On pourrait croire qu’un studio d’enregistrement est moins risqué qu’un véritable plateau, mais pas dans ce cas-ci. «Nous étions en train d’enregistrer une scène en studio et mon jeu était très physique. Un mur est tombé, raconte l’actrice. Chris et moi en sommes sortis indemnes par je ne sais trop quel miracle!»
Malgré cette mésaventure, Hayek est bien contente d’avoir fait le saut en animation, surtout parce que l’expérience élargit son public. «Je l’espère, du moins. Je suis vieille, dit-elle en riant. Et les gens qui me suivent vieillissent aussi. Bientôt, ils n’iront plus au cinéma. J’ai besoin d’une nouvelle génération d’admirateurs», ironise-t-elle.
Le pouvoir latin
Avoir Antonio Banderas et Salma Hayek comme têtes d’affiche d’un dessin animé est un excellent coup, mais pour le principal intéressé, il s’agit d’un exploit. «Quand je suis arrivé en Amérique, il y a 21 ans, on m’a dit : « Si tu restes ici, tu vas être contraint à de mauvais rôles. Tu vas toujours jouer le bandit », se rappelle Antonio Banderas. En 21 ans, les choses ont bien changé. «Le film sera vu par des enfants qui n’ont pas ces jugements de valeur, croit Banderas. Ils vont voir le film, entendre que le héros a un fort accent et ils ne jugeront pas.»
Salma Hayek parle aussi de victoire. Dans la version originale du conte de Perrault, le chat est français, mais celui du 21e siècle est hispanique. «Après les joueurs de soccer à la Coupe du monde, c’est au tour des chats de faire la conquête espagnole!»
Le Chat potté (Puss in Boots)
En salle dès vendredi