Robert Redford est devant et derrière la caméra dans son plus récent projet, The Company You Keep, présenté au dernier Festival international du film de Toronto.
Dans The Company You Keep, dont il signe la réalisation, Robert Redford joue un avocat en apparence inoffensif… Jusqu’à ce qu’un jeune journaliste zélé (Shia LaBeouf) découvre qu’il est en fait un membre fugitif d’un groupe radical des années 1960, The Weather Underground. Redford a discuté avec Métro de divers sujets; voici ce qu’il avait à nous dire.
À propos du fait qu’il a attendu jusqu’à maintenant pour s’attaquer au sujet de The Weather Underground :
J’étais fasciné par cette partie de l’histoire américaine. Dans les années 1970, je ne crois pas que ça aurait été le bon moment pour le faire, parce que quand le mouvement s’est éteint, il y avait beaucoup de ressentiment chez les Américains. Je n’avais pas tellement envie de faire un film sur cette époque; on en a eu assez, des documentaires et tout. Je me suis plutôt intéressé à ces gens 30 ans plus tard, et à ce à quoi leur vie ressemble depuis. Qu’est-ce qui leur est arrivé?
À propos des références littéraires qu’il s’est (enfin) permises :
J’ai toujours été fasciné par l’histoire des Misérables. Quand j’étais enfant, j’adorais cette histoire, et je pense qu’en quelque sorte, je voulais faire référence à celle-ci dans mon travail. Et c’était l’occasion idéale.
À propos du choix de Shia LaBeouf comme acteur pour jouer le journaliste :
Pourquoi Shia? Parce qu’il possède deux caractéristiques qui étaient vitales pour le personnage. Il a un esprit très, très vif. Et il parle vite. Sa bouche et son esprit sont en synchronisation. Alors, il a une énergie mentale qui, je crois, était excellente pour le personnage.
À propos de sa décision de ne pas simplifier les choses :
Ce qui m’intéressait, dans ce film, c’était la zone grise. Mon pays aime quand les choses sont noires ou blanches. On réduit tout à des équations simples, alors que les choses ne sont jamais réellement simples. Mon pays a beaucoup de zones grises, et c’est là-dessus que je me concentre dans mes films. Quelle est la vérité qui se cache sous ce qu’on veut nous faire croire?
À propos de son choix de bannir les suites :
Ça va sûrement sonner plutôt dur, mais pour moi, il n’y a aucune raison de faire des suites. Je ne crois pas aux suites. Il y a trop d’histoires à raconter pour faire les films 1, 2, 3, 4, vous voyez? On m’a déjà demandé de jouer dans une suite de The Way We Were. Et aussi dans une de Butch Cassidy. Ce à quoi j’ai répondu : «Non mais, attendez un instant. N’avez-vous pas vu les dernières minutes du film? Est-ce que j’ai l’air d’un crétin?»
The Company You Keep
En salle dès vendredi
