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Culture

Robin Aubert en PRIM

Avec sa sincérité caractéristique, Robin Aubert souligne les 30 ans d’un
lieu qui lui tient très à cœur. Cette année, les Rendez-vous du cinéma québécois fêtent leurs 30 piges, et le centre de recherche et de création multimédia PRIM (Productions Réalisations Indépendantes de Montréal) aussi. Double party! Pour l’occasion, la firme montréalaise organise un Cabaret de curiosités, intitulé – ça fait sourire – Chasseurs de PRIM.

En trois décennies, ils sont tout pleins à être passés par ce lieu de soutien aux créateurs indépendants où l’on fait du montage son et image : Chantal duPont, Sylvain L’Espérance, Luc Bourdon… Cette année, Robin Aubert, que l’on connaît pour ses films à la griffe uni-que (Saints-martyrs-des-damnés, À l’origine d’un cri) y est artiste en résidence. Son premier contact avec les PRIM? Lorsqu’il y a fait la post-production de son hallucinant À quelle heure le train pour nulle part. «Je suis très attaché à ce lieu. On y donne la chance à des créateurs de s’exprimer, même s’ils n’ont pas beaucoup d’argent… Ce qui n’est pas le cas de toutes les boîtes!»

Pour souligner les 30 ans de l’endroit, Aubert a proposé de «faire un petit quelque chose». Ce petit quelque chose, c’est Tout va mieux. Un court-métrage aux airs de fable, un «film de science-fiction et d’anticipation», dans lequel une enfant raconte, en voix off, des choses qu’elle ne voit plus, qu’elle ne connaît même pas. Ces bêtes décimées que sont devenus les loups, les orignaux… Sur l’écran : un vol d’oies blanches. «Le printemps passé, j’ai appelé un des mes chums directeur photo pour qu’il m’accompa-gne à Baie-D’Urfé, explique le cinéaste. J’avais juste le goût de filmer des oies et je me disais que je ferais sûrement de quoi avec ça un jour.»

Sur ces images, Alphéa, la petite fille de Bruno Bélanger, coordonnateur audio chez PRIM, parle des dirigeants, «qui ne sont pas faits comme nous» parce qu’ils «n’ont pas d’oreilles, pas d’yeux, pas de cœur». «Le texte m’est venu en réaction au « fameux » Plan Nord, raconte le réalisateur. Je ne suis pas contre le fait de donner du travail aux gens, mais j’ai l’impression que ça sert uniquement à aider la carrière personnelle de Jean Charest. En même temps, le Gouvernement Harper refuse de continuer à suivre le protocole de Kyoto. Y’a comme une écœurantite aiguë des gens qui se câlissent complètement du territoire.»

Ce film, qui lui a coûté «zéro cenne, si ce n’est du gaz pour se rendre à Baie-D’Urfé», est porté par la poésie, la sensibilité et la vision si singulière d’Aubert. «J’ai vraiment essayé de me mettre dans la tête et dans le cœur d’un enfant. C’est sûr que si je l’avais écrit au « je », ç’aurait été complètement moralisateur.»

Tout va mieux sera présenté au cours de la soirée Chasseurs de PRIM, qui se tiendra durant les Rendez-vous et qui s’annonce top captivante. On pourra notamment y visionner l’explosif Danlkû de Jean Décarie (1989), dans lequel se superposent  à une vitesse folle séquences pornographiques, Donald Duck enragés et symboles religieux. Le reste du programme sera à l’image du centre autogéré de la rue Fullum : indépendant, osé, sans compromis.

«Pour moi, PRIM, c’est vraiment un espace de rencontre, conclut Aubert. Quand je travaillais sur Tout va mieux, Brigitte Poupart montait Over My Dead Body; quand j’ai fait À quelle heure…, Denis Côté montait Carcasses. Des fois, Morin vient faire son tour aussi. C’est l’fun, parce que ça ne se croise jamais, dans la vie, les réalisateurs!»

Raison de plus pour fêter…

Rendez-vous du cinéma québécois
Du 15 au 26 février
Chasseurs de PRIM
Le 21 février à 20 h 30
Bistro SAQ

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