Diffusé lundi soir sur Télé-Québec, le documentaire Carré rouge sur fond noir fait revivre le Printemps érable en offrant un regard intimiste sur la mécanique de la CLASSE.
Si on a pu voir un nombre incommensurable de reportages sur le conflit étudiant de 2012, les films de longue haleine portant sur ce sujet sont encore rares. «Ce n’est pas un grand reportage, c’est un documentaire engagé», expliquent les réalisateurs Santiago Bertolino et Hugo Samson. En entrevue avec Métro, les deux cinéastes précisent que l’originalité de leur œuvre réside dans les images insolites de l’intérieur de la cellule de crise de la CLASSE (Coalition large de l’Association pour une solidarité syndicale étudiante).
Anticipant le début d’une grève générale illimitée, en janvier 2012, les deux colocataires ont dû choisir rapidement l’angle qu’adopterait leur documentaire. «Nous avons choisi la CLASSE, car c’est la seule association étudiante qui utilise le mode de fonctionnement de la démocratie directe, souligne Santiago Bertolino, et nous voulions souligner l’utilité et les bienfaits de cette façon de prendre des décisions.»
«Il a fallu communiquer avec les membres du comité exécutif, les convaincre de nous faire confiance», se remémore Hugo Samson. Rapidement, les deux hommes et leur caméra se sont infiltrés dans le quotidien des jeunes leaders étudiants, qui se retrouvent au cœur d’une crise sociale dont ils saisissent progressivement l’ampleur.
Cet accès privilégié permet de découvrir les personnalités fortes des co-porte-parole, Gabriel Nadeau-Dubois et Jeanne Reynolds, et de membres de la coalition. «Nous n’avons pas eu besoin d’ajouter de la narration, lance M. Bertolino, les protagonistes nous guident à travers la préparation des points de presse, des assemblées générales, des actions de perturbation, des manifestations nocturnes.»
En entrecoupant les moments forts en émotion d’archives médiatiques et d’information sur le conflit, les réalisateurs ont souhaité faire de leur film un outil historique de réflexion.
«J’espère surtout que ce film va contribuer à relancer le débat sur l’éducation, qui a été entamé, mais qui est loin d’être achevé», conclut Hugo Samson.
Réactions
Ils ont réagi au visionnement du documentaire :
- «Le téléspectateur découvrira que ce sont la plupart du temps les opposants à la grève qui en menaient large dans les assemblées.» – Gabriel Nadeau-Dubois, ancien porte-parole de la CLASSE
- «Les cinéastes ont atteint leur objectif de montrer le mode de fonctionnement complexe de notre association étudiante. C’est une œuvre inspirante qui permettra aux futures générations, je l’espère, d’être sensibles à l’engagement politique des jeunes.» – Justin Arcand, secrétaire à la coordination de l’ASSÉ (Association pour une solidarité syndicale étudiante, anciennement la CLASSE)
- «Le documentaire permet de rendre hommage aux milliers de militants qui ont tout donné pour la cause étudiante [et de montrer leur travail].» – Jeanne Reynolds, ancienne porte-parole de la CLASSE
Bonus info
Le documentaire Carré rouge sur fond noir sera diffusé le 26 août à 21h à Télé-Québec et présenté en salle dès le 30 août au Cinéma Excentris.