Culture

La place de la Paix, sujet d’un documentaire percutant

Dans le film Peace Park, projeté jeudi soir à la place de la Paix, on découvre ce lieu en plein centre-ville de Montréal, où les images crues récoltées par un skateur lèvent le voile sur les laissés-pour-compte qui y ont élu domicile.

Il y a 13 ans que le planchiste professionnel David Boots, de son vrai nom David Bouthillier, a entamé ce long projet documentaire. Au début, son intention était de filmer la communauté de skate qui fréquente la place de la Paix, située sur le boulevard Saint-Laurent entre la rue Saint-Catherine et le boulevard René-Lévesque, depuis son inauguration en 1994. «Rapidement, l’idée de faire un portrait de tous les occupants qui se sont appropriés le parc s’est imposée», déclare Boots, en entrevue avec Métro.

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Selon le vidéaste, c’est à travers les témoignages de divers planchistes qu’on découvre le quotidien de plusieurs «indésirables de la société»; prostituées, itinérants, autochtones, revendeurs et consommateurs de drogues dures. Tous réussissent, plus souvent qu’autrement, à cohabiter dans le respect, observe Boots. «Toutefois, les tensions sont parfois vives dans cet espace public, qui est vu comme problématique par la police», admet-il.

Ce n’est pas par hasard si «cette jungle urbaine» se retrouve à la Place, soutient Boots. Le parc est au cœur de l’ancien Red light district. «Dans les années 1940, ce n’était que des prostituées et des bordels qui occupaient le quadrilatère Saint-Laurent», rappelle-t-il. Même si le développement urbain à contribuer à changer le paysage, notamment avec le Quartier des spectacles, Boots estime que les problématiques de sexe et de drogues sont encore très présentes. «En mélangeant des images d’archives à des images actuelles, je tente de montrer cette triste réalité, qui est trop souvent ignorée par nos élus», dit-il.

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