D’opéra, Les sonorités explosives de la divinité ne porte que le nom. Mais en à peine 50 minutes, ce spectacle impossible à catégoriser vous fait vivre une montagne russe d’émotions. Gorge nouée, vous assistez à des levers de soleil, des tempêtes en mer, une cabane en feu et vous vous enfoncez dans des forêts enneigées. L’Islande est là, devant vos yeux, faite de feu et de glace, vous la ressentez et elle vous pénètre l’être.
«Désarçonné» et «envoûté» sont deux mots qui décrivent notre état dès les premières minutes après le lever du rideau. On était curieux de savoir à quoi allait ressembler cet «opéra sans acteur». Difficile de mettre des mots pour décrire l’expérience, si ce n’est peut-être ceux qui souligneraient l’onirisme de la pièce. Un orchestre, des chœurs, des décors semblant avoir été faits à partir de trois fois rien: le spectacle se résume finalement à peu de chose, si ce n’est une gamme d’émotions issues des tréfonds de l’âme. Le public semble sous le choc, notre voisine lâche dans un murmure un «wow», traduisant très probablement ce que toute la salle ressent.
Une fois le rideau tombé, vous avez l’impression de sortir d’un rêve. Et vous en voulez un peu à Ragnar Kjartansson de vous avoir pris par la main à travers cette merveilleuse hallucination pour vous ramener brutalement à la réalité après une très (trop) courte heure. Ce rêve délicieux, on l’aurait prolongé toute la soirée à arpenter ces paysages de papier mâché.
C’est un peu comme cette critique trop courte, qui vous donne un avant-goût de cette œuvre, tout en vous laissant sur votre faim.
Ce spectacle avait lieu en avant-première nord-américaine au Théâtre Maisonneuve. La musique est signée Kjartan Sveinsson, l’ex-membre du groupe Sigur Rós, interprétée par 39 musiciens et 16 choristes de l’Orchestre Métropolitain. Cet opéra musical était présenté en lien avec l’exposition de l’artiste islandais Ragnar Kjartansson.
Ragnar Kjartansson au Musée d’art contemporain de Montréal
Du 11 février au 22 mai 2016
