Arts et spectacles

Montréal complètement cirque: le party est pogné!

Le spectacle «Dirty Laundry» de la troupe australienne Briefs Factory est présenté à Montréal complètement cirque.

La grande fête qu’est Montréal complètement cirque a été officiellement lancée, jeudi. Après le coup d’envoi donné plus tôt cette semaine avec la première du spectacle The Pulse, voilà que la rue Saint-Denis s’anime avec le Cirqu’easy, où acrobaties et musique live réjouissent petits et grands. C’est là aussi, dans l’Espace St-Denis, que l’on peut voir Barbu, du Cirque Alfonse, et Dirty Laundry, de la troupe australienne Briefs Factory, avec comme invitée spéciale la drag queen Barbada.

Ces deux spectacles phares de la programmation de cette année, présentés l’un après l’autre tous les soirs jusqu’au 16 juillet, représentent merveilleusement Montréal complètement cirque. C’est qu’à ce festival, on peut voir de tout: du cirque bien de chez nous comme d’ailleurs dans le monde, du cirque pour toute la famille ou pour public averti, du cirque très acrobatique ou plus burlesque.

Barbu, un spectacle au poil

Il faut voir au moins une fois dans sa vie un spectacle du Cirque Alfonse, cette troupe de Saint-Alphonse-Rodriguez composée de membres d’une même famille à laquelle se sont greffé.e.s quelques ami.e.s. Sa particularité? Faire appel à ses racines bien québécoises en mixant de la musique traditionnelle à des airs électro, évoquant ainsi la gigue, le set carré et autres danses câllées.

Avec Barbu, spectacle créé il y a près de 10 ans, la demi-douzaine d’artistes de cirque sur scène – sans compter le trio musical – rend hommage aux foires d’antan. On a droit aux femmes fortes, à un homme à deux têtes qui avale une épée, à une boîte de disparition qui contient toute une surprise ou encore à Loukhâs le mentaliste, un numéro délicieusement psychotronique. Le tout livré, souvent avec humour, dans des costumes vintage durant la première partie du spectacle, costumes ensuite remplacés par de simples sous-vêtements noirs.

Suspension capillaire (parce que oui, dans Barbu, les poils des femmes sont aussi mis à contribution!), portées au sol à quatre personnes, bascule avec deux artistes sautant en hauteur pour assurer un maximum de figures aériennes, main à main, roue Cyr (l’artiste est déguisé en boule disco, du pur délice!)… Le Cirque Alfonse sait en mettre plein la vue avec ses acrobaties.

Mais c’est sa grande inventivité qui impressionne le plus. Un numéro de jonglerie avec la bouche, un backflip en tenant un cabaret de shooters sans les renverser, une femme couchée sur un tapis de fakir qui se fait casser un bloc de ciment sur le ventre avec une hache et des interactions osées avec le public (imaginez un artiste qui descend de scène pour venir caler votre bière ou mettre ses foufounes très près de votre visage) font de Barbu un méchant party. Il est difficile de voir la fin venir tellement tout le spectacle est un crescendo festif et que pratiquement chaque numéro pourrait en être un final.

Laver son linge sale en famille

Barbada coanime le spectacle Dirty Laundry. Photo: Gracieuseté JF Savaria

Avec Dirty Laundry, que la troupe australienne Briefs Factory a créé il y a deux ans, on est complètement ailleurs. Et Barbada, qui enfile trois différents costumes en une heure, aussi! La drag queen, qui accompagne à l’animation Shivanana – alter ego drag de Fez Faanana, qui dirige la troupe –, prend bien soin de rappeler que le spectacle est 18 ans et plus. On est donc loin de ses heures du conte!

Ici, le cirque côtoie le burlesque et la comédie. Avec des chansons comme Satisfaction de Benny Benassi, Push It de Salt-N-Pepa et I Feel Love de Donna Summer, le public est rapidement conquis. D’autant plus qu’une règle encourage les applaudissements et les cris de la foule: plus on fait de bruit, plus les artistes retirent des vêtements.

Ainsi, un numéro de jonglerie ou de hula-hoop devient vite un prétexte pour un striptease, avaler une épée devient un exercice de deepthroat et on ose le costume de dominatrice pour les sangles aériennes, un numéro où l’artiste virevolte si rapidement qu’elle se fait saucissonner de pellicule moulante.

À d’autres moments, on mise davantage sur l’humour. C’est le cas dans les animations, bien sûr, mais aussi quand on fait monter quelqu’un du public sur scène pour lui offrir ce qui s’apparente à un lap dance, ou quand une routine de gymnastique permet de rire de ces mères qui poussent leur enfant à vivre les rêves qu’elles n’ont pas atteints.

Un numéro se détache singulièrement du lot par le calme et la poésie qu’il dégage: le cerceau aérien. Dans une ambiance sobre, un interprète seul sur scène se dévoue à son art avec une grande habileté. Cette scène magnifique est l’une des plus belles images du spectacle, avec les machines à bulles mises à profit dans le numéro final.

Juste avant de nous quitter, Shivanana a remercié la foule. «Montréal étant la capitale du cirque, ça fait des années qu’on veut venir vous présenter un spectacle», a-t-elle lancé en anglais. Et parce que la métropole est un endroit où l’on peut vivre les arts circassiens comme dans peu d’autres villes dans le monde, il faut profiter de ce festival dans tout ce qu’il a d’éclaté.

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