Débats

Merci Greta

Boomer

Nous étions un demi-million vendredi dans les rues de la ville à marcher pour le climat et à hurler la voix de la science et de l’urgence d’agir. C’était extraordinaire, nous étions beaux, magnifiques, jeunes et moins jeunes, femmes et hommes de toutes les couleurs. Nous étions nombreux, des millions, à Montréal, au Québec, au Canada, et partout dans le monde. C’était grâce à toi, Greta. Alors, merci.

Greta, du haut de ses 16 ans, a créé un mouvement citoyen mondial, puissant et inspirant. Par sa persévérance et sa ténacité, elle a réussi à nous extirper de notre marasme et de notre cynisme apathique et nous a entraînés dans une marche planétaire qu’incarne une jeunesse qui n’accepte plus la fatalité de l’inaction et du laissez-faire.

Greta est le symbole de cette belle nouvelle génération conscientisée et éveillée qui veut et qui va changer le monde.

Pourtant, du haut de leur piédestal réactionnaire, les rustres balourds ne comprennent rien, ils raillent son jeune âge, se moquent de son syndrome d’Asperger, humilient sa façon de s’exprimer, l’accusent d’être manipulatrice, manipulée, catastrophiste et hystérique. Des imbécilités. Ils n’ont rien compris: quand le sage désigne la lune, l’idiot regarde le doigt.

Greta n’est pas une prophétesse de l’environnement, elle n’est pas la leader d’une secte climatique, elle n’est pas une chef, elle est juste une enfant portant un message très simple: écoutez la science et agissez maintenant. Son opiniâtre sensibilité a profondément touché et rallié des millions de personnes, jeunes surtout, et créé une vague de mobilisation mondiale qui ne laisse personne indifférent. Greta est une influenceuse des temps modernes, et ça lui réussit très bien.

Greta est le symbole d’une génération qui en a marre des promesses creuses et qui exige des décideurs qu’ils prennent leurs responsabilités et qu’ils agissent rapidement pour sauver la planète. La manifestation historique de vendredi a été d’une extraordinaire beauté.

Vendredi, ma fille m’a demandé: «Ça sert à quoi de manifester, papa? Il suffirait que chacun fasse sa part pour la planète, ce n’est pas ben ben compliqué!» J’admire sa candeur.

J’ai essayé de lui expliquer qu’on a beau faire notre part, moins consommer, réutiliser, recycler, composter, manger moins de viande et réduire notre dépendance à la voiture, tous nos petits gestes quotidiens sont anodins et loin, très loin d’être suffisants. Le péril est vaste et profond, il est global, et ses causes sont complexes et systémiques.

Nous manifestons parce que nous voulons que nos décideurs, nos élus et ceux et celles qui incarnent les hautes sphères du pouvoir agissent rapidement, maintenant, à grande échelle et avec les gros moyens des gouvernements et des États. Nous voulons qu’ils écoutent ce que dit la science et souhaitons que la lutte aux changements climatiques soit au sommet de leurs priorités et de leurs préoccupations.

Nous leur disons haut et fort que, comme Greta, nous en avons assez des belles paroles et des promesses creuses; nous voulons qu’ils se rendent compte de l’urgence climatique, qu’ils «paniquent», nous voulons des décisions et des actes concrets, nous voulons des actions profondes et radicales, nous ne voulons pas moins que sauver notre belle planète.

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