LETTRE OUVERTE – Monsieur le Ministre,
Je vous écris suite à votre annonce d’ouvrir la vaccination contre la COVID-19 à toute la population du Québec, et ce, malgré le fait que les personnes les plus à risque n’ont pas toutes été vaccinées. Nous sommes le 30 décembre, et le service de soins à domicile n’est toujours pas venu vacciner ma grand-mère pour la grippe faute de personnel!
Ma grand-mère a 100 ans et elle est aveugle. J’habite avec elle depuis juillet 2020 parce qu’en tant que famille, nous ne pouvions supporter l’idée qu’elle décède seule dans un CHSLD à cause de la pandémie. Elle est totalement dépendante, et il m’est impossible d’en prendre soin sans aide. J’ai donc 5 préposés et 5 membres de la famille qui m’aident à répondre à ses besoins jour et nuit. Les possibilités de contagion ne sont donc pas négligeables. Dans les 3 dernières semaines, 4 de ces personnes ont dû s’absenter à cause de la grippe ou de la COVID-19.
J’ai appelé au CLSC il y a 4 semaines pour savoir ce qui se passait avec la vaccination. Une semaine et demie plus tard, une des responsables du soutien à domicile m’a appelée pour me donner rendez-vous le 22 décembre pour le vaccin de la grippe, celui de la COVID-19, m’a-t-elle dit, irait après les fêtes, mais on ne savait pas quand. Le 22 décembre, comme personne n’est venu, j’ai appelé notre infirmière qui s’est étonnée d’apprendre qu’on avait « devancé » la vaccination de ma grand-mère. Voyant ma surprise, elle m’a expliqué qu’on manquait de personnel et que tout était retardé, même les rendez-vous fixés pouvaient être annulés si des urgences se présentaient, comme ça avait été le cas ce jour-là. Elle m’a donné un autre rendez-vous pour le 30 décembre en précisant que si personne ne m’appelait la veille, ça voulait dire que le rendez-vous était annulé de nouveau. Je n’ai pas eu d’appel hier.
Je ne vais pas rappeler l’infirmière au CLSC, je vais lui épargner ce mauvais quart d’heure. Elle est déjà débordée et n’y peut rien. C’est pourquoi je m’adresse à vous qui avez peut-être la capacité de réorganiser le personnel assigné à la vaccination pour que les priorités selon l’âge, que la santé publique elle-même a établies, soient respectées.
Normalement, je me fais vacciner à même temps que ma grand-mère, mais cette fois-ci, je vais arrêter d’attendre, et je vais me rendre en pharmacie pour le vaccin de la grippe. À partir du 6 janvier, je pourrais prendre rendez-vous pour la dose de rappel contre la COVID-19. Pour ce qui est de ma grand-mère, dès maintenant, je vais me mettre à prier pour que le bon Dieu tienne les microbes loin d’elle.
En attendant de voir qui des deux, Dieu ou la santé publique, répondra le mieux à mes implorations, je vous souhaite une nouvelle année de paix et de santé.
Respectueusement.
Teresa Penafiel
Proche aidante