LETTRE OUVERTE – Il y a trois ans, je me suis acheté une cafetière dans une friperie de ma ville qui, en plus de vendre des vêtements, offre également des accessoires de cuisine. Je n’ai déboursé que 5$ pour acquérir ladite cafetière.
Mais le même jour, j’étais passé avant dans un magasin à grande surface (Un Walmart pour ne pas le nommer) en espérant y trouver une cafetière neuve pas trop chère. J’ai failli en acheter une à 20$, mais je me suis ravisé, en me disant que je devrais aller faire un tour avant à la friperie de mon quartier.
La cafétière usagée que j’y ai achetée pouvait contenir 12 tasses et était munie d’un petit cadran numérique à multiples fonctions permettant d’afficher entre-autres l’heure. Celle du Walmart ne pouvait contenir que 8 tasses et n’avait pas de cadran. En fait, son seul avantage était qu’elle était neuve.
Ma cafetière usagée de la friperie était passée de mode, certes, un peu trop grosse, mais j’ai fait le bon choix. Qui plus est, j’ai encouragé un petit commerce local qui n’en mène pas large côté financier, mais qui est dirigé de main de maître par des gens de la place qui ont à cœur de venir en aide aux gens moins fortunés. Et ce faisant en optant pour un achat local, j’ai du même coup dit non à une grosse multinationale qui, bien qu’elle offre des produits à prix très concurrentiels, a surtout à cœur sa plus-value.
Aujourd’hui ma bonne vieille cafetière fonctionne toujours très bien. Elle trône fièrement sur le comptoir de ma cuisine et quand je me verse une tasse de café, il m’arrive parfois de me dire tout bas, l’air souriant : «non mais quel bel achat j’ai fait!». Oui, acheté usagé et local cela peut être payant, mais surtout très valorisant!
Yvan Giguère