Le secteur de l’environnement est vaste. Il englobe plusieurs domaines et offre des carrières diversifiées. Sa croissance est fulgurante, portée par les énergies renouvelables. Dominique Dodier, directrice générale d’EnviroCompétences, nous dresse le portrait de ce secteur prometteur.
«Le secteur de l’environnement emploie 68 000 personnes au Québec, réparties dans 17 sous-secteurs, dont celui des énergies renouvelables. Cela représente environ 5 000 entreprises principalement concentrées à Montréal, à Laval, dans les Laurentides et en Montérégie, affirme Dominique Dodier. Au cours des 10 dernières années, le taux de croissance du secteur de l’environnement a été de 9 % par an», ajoute la directrice générale.
Portrait de l’emploi
Même si les chiffres démontrent que le secteur environnemental a le vent en poupe, le recrutement de la main-d’œuvre est difficile. «Il y a une pénurie dans le secteur de l’environnement actuellement: il y a beaucoup de départs à la retraite et pas suffisamment de nouvelle main-d’œuvre qualifiée pour les remplacer. Il y a un déséquilibre entre l’offre et la demande», précise Mme Dodier. En effet, l’âge moyen des travailleurs en environnement est de 45 ans, tous secteurs confondus.
«Travailler en environnement, c’est porter des valeurs et avoir un impact.» Dominique Dodier, directrice générale chez EnviroCompétences
La méconnaissance chez les jeunes des emplois offerts dans le secteur de l’environnement en est une des principales causes. «On essaie de faire découvrir les métiers liés au secteur de l’environnement aux jeunes par diverses campagnes promotionnelles. D’ailleurs, on a développé un jeu qui est disponible sur le Web où les jeunes de 14 à 17 ans sont appelés à découvrir ces métiers: l’île de Rana», explique la directrice générale.
Quant aux perspectives d’emploi dans les énergies vertes, elles sont difficiles à établir. «Le dénombrement des emplois dans les énergies vertes est plus difficile à faire, car c’est un sous-secteur transversal. Par exemple, un électricien qui travaille avec les éoliennes est un travailleur des énergies renouvelables, mais il n’est pas répertorié dans le secteur de l’environnement, mais plutôt en tant qu’électricien. Ce n’est pas un secteur d’emploi vertical, mais qualitatif. Cela représente un défi pour les organismes de recensement tels Statistiques Canada et l’Institut de la statistique du Québec», précise Mme Dodier.
Le Comité sectoriel de main-d’œuvre de l’environnement estime qu’environ 160 000 emplois seront créés au Canada d’ici 2025 dans le secteur de l’environnement.
Éveiller des consciences
Les Canadiens sont préoccupés par les émissions de gaz à effet de serre.
Rappelons que le chauffage et la climatisation représentent 81 % de la production des gaz à effet de serre au Canada. «Les gens sont davantage conscientisés envers les énergies vertes, explique Dominique Dodier. D’ailleurs, le secteur de l’environnement est le plus légiféré de tous. Dès la création d’une loi ou d’un règlement, une pression sur l’offre de service est immédiatement faite. Cela influence les programmes de formation, les standards établis dans les entreprises, etc.», ajoute la directrice générale.
Formation à l’environnement
Le secteur de l’environnement est en plein essor technologique et les formations scolaires subissent également des transformations. «La grande différence entre les emplois occupés dans le passé et ceux d’aujourd’hui réside dans l’avancée technologique. De nos jours, les employés doivent manier des robots, comprendre des notions théoriques et maîtriser des processus technologiques», explique Dominique Dodier.
«Il y a 20 ans, les gens arrivaient dans le secteur de l’environnement par la bande, alors qu’aujourd’hui ils choisissent une formation spécialisée et deviennent des experts dans leur domaine», conclut la directrice générale.
À l’heure actuelle, il existe 13 programmes en environnement au niveau de la formation professionnelle, 38 au niveau collégial et 279 au niveau universitaire à travers la province de Québec.
L’industrie de l’environnement, c’est…
- Un secteur masculin
70 % des emplois sont occupés par des hommes et seulement 30 % par des femmes. - Un secteur de petites entreprises
En 2016, 94,4 % des entreprises comptaient moins de 50 employés. - Un secteur en transformation
22,4 % des travailleurs ne possèdent aucune certification.