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Ashley Graham: «Je fais la promotion de la santé, peu importe la taille»

Elodie Noël - Metro World News

La mannequin taille plus explique pourquoi il faut absolument que les préjugés sur l’image corporelle cessent.

Les mannequins taille plus ont longtemps été cantonnées aux marges de l’industrie de la mode, de très rares designers faisant appel à elles pour leurs défilés ou leurs campagnes publicitaires. La top américaine Ashley Graham, qui vient de lancer une collection de lingerie pour la boutique en ligne de vêtements taille plus navabi.com ainsi que le programme de remise en forme Curvy Fit Club destiné aux gens de taille forte, est l’une des seules femmes rondes à apparaître dans les grands magazines de mode, de Vogue à Harper’s Bazaar, en passant par The Edit. Cette beauté aux formes pleines, qui porte du 14, est une ardente défenseuse des silhouettes saines. Métro a rencontré la jeune femme de 27 ans.

Pourquoi avez-vous lancé une collection de lingerie?
J’ai eu l’impression qu’il y avait un besoin pour de la lingerie à la fois sexy et offrant un bon soutien. Il est facile de trouver l’une ou l’autre, mais quand on cherche ces deux qualités dans les mêmes sous-vêtements, en particulier dans des tailles de bonnet plus grandes, ça devient un peu compliqué. J’ai voulu combler ce manque et offrir quelque chose aux femmes que je représente… et à ma propre garde-robe. Chaque saison a ses particularités, mais j’essaie en tout temps de créer des morceaux qui soient ultra sexy. Pour la prochaine saison, j’ai été inspirée par Cinquante nuances de Grey – c’est un peu coquin!

Estimez-vous qu’il devrait y avoir davantage de collections de vêtements taille plus?
Oui. Il est de plus en plus facile pour une femme ronde de trouver différents genres de vêtements, mais il y a encore du chemin à faire. Dernièrement, ce secteur a connu un essor formidable. On commence à voir des femmes rondes sur la couverture des magazines et dans des publicités, mais il serait bon que de grandes compagnies lancent davantage de collections taille plus. De nombreuses marques de premier plan en ont, mais il y a un manque dans le haut de gamme. Il est plus simple de trouver des vêtements bon marché. J’ai hâte que les designers de la haute couture s’y mettent – en général, ils s’arrêtent à la taille 12. Quelques-uns, dont Rick Owens, Vivienne Westwood et Prada, vont jusqu’à 16 ou 18, ce qui est encourageant, mais comme je le disais, il y a encore du chemin à faire.

En voyant Candice Huffine dans le calendrier Pirelli et Myla Dalbesio dans une campagne de Calvin Klein, avez-vous l’impression que les mannequins taille plus obtiennent finalement l’attention qu’elles méritent?
Oui. Cet intérêt a commencé à se manifester il y a quelques années. On a alors eu droit à une plus grande couverture médiatique. C’est fantastique. L’étape suivante serait de briser la «barrière du taille plus» dans l’industrie de la mode, ce qui signifierait que nous n’aurions plus le genre de discussion que nous avons en ce moment. J’aimerais être appréciée comme mannequin, pas nécessairement comme mannequin taille plus, même si je suis parfaitement à l’aise avec cette étiquette. Je crois qu’il est important qu’on parle de taille parce que les gens en surpoids sont trop souvent victimes d’humiliation.

Avez-vous déjà éprouvé des difficultés avec votre image corporelle?
Non. Selon les critères du milieu de la mode, je suis une mannequin taille plus depuis l’âge de 12 ans, année où j’ai commencé le mannequinat. Ma mère avait une grande confiance en elle et le poids n’a jamais été un problème. Évidemment, je me suis battue contre l’embonpoint, comme n’importe quelle femme, et j’ai eu mes moments de déprime où je me suis sentie grosse. On me traite fréquemment de «vache» sur Instagram, ce qui a quelque chose de drôle au point où j’en suis – mais le bonheur, dans la vie, ne dépend pas de cela, et il est inutile de se laisser envahir par le doute à cause de son poids ou de ce dont on a l’air. Ces considérations ne m’affectent pas parce que c’est comme ça que j’ai été élevée. Je tiens à encourager les femmes à accepter leurs courbes, peu importe leur âge. Je n’ai jamais été anorexique ou boulimique, mais je ne fais pas non plus la promotion de l’obésité. Je fais la promotion de la santé, peu importe la taille.

Certains disent que les mannequins taille plus font la promotion d’une image corporelle malsaine. Que leur répondez-vous?
C’est ridicule. Les gens qui disent ça sont ignorants et ne comprennent pas ce qu’être mannequin taille plus signifie. Je suis à l’aise avec ce que je mets dans mon corps. J’aime évidemment les burgers, les frites et la pizza. J’aime la vie et je me gâte, mais je m’entraîne également trois jours par semaine. Je viens de lancer un programme de remise en forme intitulé Curvy Fit Club avec mon entraîneur. Comme ça je peux montrer aux femmes ce que je fais pour rester ferme, parce que vous le savez, je suis une mannequin de lingerie, et les choses ne doivent remuer, si je puis dire, que là où elles sont supposées remuer!

Certaines mannequins ont essayé de sensibiliser le public au manque de diversité ethnique sur les passerelles. Croyez-vous que les mannequins taille plus devraient faire la même chose?
Je pense que nous le faisons déjà. J’ai participé à des séances de casting au cours des deux dernières saisons de défilés, et personne n’a retenu mes services parce que les designers ne peuvent avoir d’échantillons de vêtements à ma taille à si brève échéance. Je pense qu’il est important d’avoir de la diversité sur le plan de la taille, de l’origine ethnique et de l’âge dans les défilés.

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