Succès littéraire monstre, la trilogie 50 Shades of Grey de E. L. James fait couler beaucoup d’encre.
On en parle en bien et en mal, mais chose certaine, on en parle énormément! J’ai donc décidé de sauter à pieds joints dans cette saga pour mieux comprendre le phénomène.
Qualifiée de «mommy porn» (pornographie pour mamans) – terme selon moi très péjoratif, car il banalise ce que c’est; de la littérature érotique faite par et pour des femmes –, la trilogie remporte un grand succès dans le monde anglophone. Aux États-Unis, la barre des 20 millions d’exemplaires aurait été dépassée seulement quelques semaines après sa publication en avril dernier, et 31 millions d’exemplaires se sont déjà vendus dans le monde!
L’œuvre raconte l’histoire d’Anastasia Steele, une étudiante en littérature de 21 ans qui tombe sous le charme de Christian Grey, un puissant milliardaire de 27 ans. C’est à travers une relation dominant-dominée qu’elle se livre aux fantasmes sombres de cet homme, qui lui fait découvrir les plaisirs du sexe dans sa «chambre rouge de la douleur».
Certes, bien que les ingrédients n’aient rien d’exceptionnel, la recette fonctionne. Mais qu’est-ce qui crée tout cet engouement? En fait, 50 Shades of Grey est un des premiers ouvrages érotiques que les femmes ont osé acheter. Plus besoin de se rendre en librairie et de risquer de croiser le regard des autres. Avec la tablette électronique, il est facile de s’adonner à ce type de lecture en toute discrétion.
De plus, les trois tomes contiennent de nombreuses scènes érotiques très graphiques qui flirtent avec le BDSM (bondage, discipline, domination, soumission et sadomasochisme), ce qui amène le lecteur à faire appel à son imagination tout en lui permettant d’accéder à un large éventail de possibilités sexuelles. Bref, ça donne des idées!
Sans vouloir jouer l’avocat du diable, reste que les bienfaits associés à la littérature érotique sont nombreux. Il est cependant nécessaire de trouver le style qui nous convient. C’est d’abord dans cet espace où la pensée s’empare du corps que nos besoins en matière de sexualité et d’intimité se révèlent. Puisqu’elle façonne et nourrit l’imaginaire fantasmatique, la littérature érotique permet la connaissance de soi. Détenant un pouvoir aphrodisiaque incontestable, elle peut devenir une excellente façon de pimenter nos ébats.
Bientôt en librairie
La traduction française du livre Cinquante nuances de Grey, paraîtra à la fin du mois d’octobre 2012 chez JC Lattès.