Des chercheurs ont récemment montré qu’en dormant un nombre suffisant d’heures, on pourrait réduire son risque de crise cardiaque, et ce, même en étant génétiquement prédisposé à cette maladie.
Des chercheurs de l’University of Colorado Boulder et du Massachusetts General Hospital aux États-Unis aidés par une équipe de l’University of Manchester (Royaume-Uni) ont mené cette nouvelle étude en s’intéressant à 461 347 individus âgés de 40 à 69 ans. Les sujets n’avaient jamais eu de crise cardiaque et tous faisaient partie de la banque de données médicales UK Biobank, qui comprend les données génétiques de près de 500 000 résidents britanniques.
Les chercheurs ont analysé les habitudes de sommeil des participants (rapportées par ces derniers), les données médicales et leurs informations génétiques pour déterminer si les personnes qui étaient génétiquement prédisposées à dormir peu étaient aussi plus susceptibles de souffrir de crises cardiaques.
Pour réaliser leur analyse, ils ont recouru à la randomisation de Mendel, qui comprend l’étude de variantes génétiques pour voir si certains facteurs sont associés à un risque accru de maladie. Comme cette méthode produit des résultats plus fiables, les associations trouvées sont plus susceptibles de suggérer une relation directe.
Les participants ont ensuite été suivis pendant sept ans.
Leurs résultats, relayés par le Journal of the American College of Cardiology, ont montré qu’au cours de l’étude, les personnes qui dormaient moins de six heures par nuit enregistraient un risque accru de crise cardiaque de 20% par rapport à ceux qui dormaient entre six et neuf heures par nuit.
De plus, les sujets qui dormaient plus de neuf heures par nuit voyaient leur risque augmenter de 34%.
Plus les sujets s’éloignaient de la fenêtre de référence de six à neuf heures de sommeil, plus leur risque augmentait. Par exemple, les participants qui dormaient cinq heures par nuit voyaient leur risque de crise cardiaque augmenter de 52% par rapport à ceux qui se reposaient entre sept et huit heures, alors que ceux qui dormaient dix heures étaient deux fois plus susceptibles de faire une attaque.
Leurs résultats restaient avérés après avoir pris en compte 30 facteurs pouvant potentiellement influencer les résultats, comme la composition corporelle, l’activité physique, le statut socio-économique et la santé mentale.
Lorsque les chercheurs ne se sont intéressés qu’aux sujets ayant une prédisposition génétique aux crises cardiaques, ils ont trouvé que le fait de dormir entre six et neuf heures par nuit réduisait leur risque de crise cardiaque de 18%.
Cette étude «fournit l’une des plus fortes preuves à ce jour que la durée du sommeil est un facteur clé lorsqu’il est question de santé cardiaque, et que cela est avéré pour tout le monde», a précisé l’auteure Celine Vetter.
«C’est un message d’espoir, que peu importe son risque héréditaire de crise cardiaque, dormir un nombre suffisant d’heures pourrait réduire ce risque de la même manière qu’une alimentation équilibrée, ne pas fumer (…)», a ajouté l’autre auteur Iyas Daghlas.