Situé rue Saint-Denis, entre Rachel et Duluth, le restaurant Les Cavistes est un commerce typique du Plateau Mont-Royal: un espace très étroit, tout en profondeur. Ce qu’il a de particulier, en revanche, c’est qu’il se double d’une boutique de vin. Lorsque Martin Dorval et Robert Herrera ont acheté les lieux, il leur a fallu penser intelligemment l’endroit pour y disposer la salle de 60 couverts, le bar, la boutique et la cuisine. «Nous organisons en plus des événements au comptoir avec des vignerons, ajoute Martin Dorval, rencontré à l’occasion des Portes ouvertes design Montréal, le mois dernier. Nous avons donc dû séparer le restaurant de la boutique, mais sans les isoler.»
Pour aménager cet espace, les propriétaires ont fait appel à deux jeunes designers, Alexandre Blazys et Benoit Gérard. Leur cahier des charges? «Nous devions créer un écrin pour le vin, dans un endroit empreint de sérénité, contemporain et chaleureux», raconte Alexandre Blazys. Tous deux ont donc choisi de diviser le commerce dans sa longueur: deux tiers pour la salle d’un côté, un tiers pour la boutique et le bar de l’autre. La séparation se fait par une cloison ouverte, «diaphane et légère, utile pour le service et pratique au cours d’un cocktail pour déposer son verre», raconte le designer.
À droite, à l’entrée, la boutique est un petit espace au plafond bas, intimiste et chaleureux («nous avons choisi le rétroéclairage pour mettre en valeur le vin et pouvoir en observer la robe»). Juste après, le bar en marbre italien («une matière noble, sans être prétentieuse») s’étire le long de la pièce jusqu’à la cuisine et le cellier. Derrière le bar, comme dans le reste de la salle, tous les rangements sont dissimulés derrière des parois de chêne sans poignées, à la coloration neutre. Le résultat est un cadre épuré, sans tableaux aux murs ni décorations. «Nous voulions que le client se sente beau dans cet espace, explique le designer. Ici, les vedettes, ce sont le vin et le client.»
Les chaises et les détails métalliques, donnent un fini moderne au tout. C’était un des souhaits des propriétaires. «Nous voulions des matériaux nobles, qui durent et qui ne se démodent pas», confirme Martin Dorval.Pari tenu.
Travail récompensé
Selon Martin Dorval, lorsque son collège et lui ont racheté le commerce, il a fallu tout démolir à l’intérieur, car la décoration «avait l’allure de ce qui se faisait dans les années 1970 ou 1980». Alexandre Blazys et Benoit Gérard ont donc dû tout rependre à zéro. Un travail qui n’est pas passé inaperçu puisqu’il leur a valu le Prix intérieur Ferdie 2010.