Les camps de jours étaient sur le devant de la scène à l’occasion du Forum québécois du loisir tenu le 31 mars sous le thème «Camps de jour: coconstruire l’idéal d’un milieu». Afin que ceux-ci soient plus accessibles et sécuritaires, la ministre déléguée à l’Éducation, Isabelle Charest, s’est engagée à accompagner et à mobiliser les acteurs gouvernementaux ainsi que ceux du milieu.
«On souhaite que les camps de jour soient davantage reconnus afin que les enfants puissent bénéficier pendant la période estivale des services auxquels ils ont accès pendant toute l’année», soutient la directrice générale du Conseil québécois du loisir, Sonia Vaillancourt.
Les organismes présents au Forum ont ainsi appuyé une déclaration, signée par plusieurs organismes de loisir. Le but? Tisser des liens entre les différentes parties prenantes et assurer que les enfants fréquentant les camps de jour l’été y aient accès librement et de façon sécuritaire.
«C’est une expérience de loisir qui est très enrichissante parce que c’est une approche qui vise des apprentissages de façon ludique, inclusive, accessible et souple. Donc, on veut que la richesse de cette expérience soit au rendez-vous», déclare Mme Vaillancourt.
Solutions envisagées
Il est attendu que la ministre Charest accompagne et sensibilise les différents acteurs. À cette fin, la création d’un comité interministériel permettrait de proposer des solutions concrètes aux enjeux soulevés, passant entre autres par une hausse des moyens financiers et structurels.
«On a besoin de tout le monde autour de la table pour répondre aux besoins de ces 360 000 jeunes, d’obtenir plus facilement les fonds nécessaires et que différents secteurs du gouvernement se mettent ensemble», affirme le directeur général du YMCA du Québec, Sean Day.
Même son de cloche du côté de Sonia Vaillancourt, qui explique que les compétences requises émanent de plusieurs ministères. «Le ministère des Affaires municipales et de l’Habitation, car les municipalités ont des responsabilités en loisirs; le ministère de la Famille, parce qu’on parle d’un service qui permet le bon fonctionnement des familles avec une conciliation travail-famille; et le ministère du Travail, du fait des besoins en matière de main-d’œuvre», indique-t-elle.
Enjeux soulevés
Les camps de jour ne sont actuellement pas soumis à un cadre règlementaire. «Il n’y a pas de normes minimales pour assurer la sécurité et la qualité des camps de jour. Qui le veut peut demain matin en ouvrir un dans sa cour», explique Sonia Vaillancourt.
Le secteur connaît également une pénurie de main-d’œuvre qui a été accentuée par la pandémie, mais aussi des conditions salariales peu concurrentielles.
«Avec des ressources trop limitées, le secteur a de grandes difficultés à faire face à ces défis. Il y a des organismes et des petites municipalités qui doivent annuler le service faute de personnel et qui ne sont pas capables de recruter, car les conditions n’y sont pas compétitives», déclare Mme Vaillancourt.
De plus, la suspension de certaines ressources durant l’été lèse les jeunes qui requièrent des accommodations particulières telles qu’un accompagnement médical. Il en va de même au chapitre des infrastructures, lorsque les locaux ne sont pas adaptés aux personnes à mobilité réduite ou pour accueillir des groupes de jeunes, d’après M. Day.
«Le camp de jour, c’est un service pour les enfants. Les enfants, c’est notre avenir. Pourquoi tolère-t-on que, pendant l’été, ce n’est plus important d’avoir des mesures qui assurent la qualité, la sécurité et l’accessibilité?», s’interroge la directrice générale du Conseil québécois du loisir.
Soulignons que le ministère de l’Éducation n’avait pas répondu aux questions de Métro au moment de publier cet article.