Habitation et immobilier

La débâcle du marché immobilier résidentiel continuera en 2023

Un bloc appartement à Montréal

Décidément, l’année 2023 ne sera pas porteuse de bonnes nouvelles du côté du marché immobilier résidentiel. «En 2023, le secteur résidentiel continuera de se détériorer au Québec». Telle est la conclusion d’une étude économique publiée par Desjardins, offrant ses prévisions pour cette année.

Les premiers acheteurs se font de plus en plus rares sur le marché immobilier. Alors que les taux hypothécaires connaissent un ralentissement, c’est au tour des mensualités liées au remboursement de prêts de poursuivre une ascension vertigineuse.

À preuve, les autrices de l’étude et économistes Hélène Bégin et Maëlle Boulais-Préseault, citent en exemple le cas d’un achat d’une propriété au coût de 465 000 $ au Québec.

«Avec une mise de fonds de 10 % et un amortissement de 25 ans, les mensualités hypothécaires ont bondi, en moyenne, à 2 550 $ à la fin de 2022 par rapport au creux de 1 350 $ atteint au cours des six premiers mois de la pandémie il y a deux ans. Il s’agit d’une augmentation de plus de 1 000 $ par mois», peut-on lire dans le document.

Sources: Capture d’écran, Desjardins.

Du côté des vendeurs, l’exclusion des investisseurs étrangers du marché en vertu des nouvelles règles de gouvernement fédéral risque de faire mal. En effet, ce cadre législatif qui demeura en vigueur pendant deux ans implique nécessairement une réduction des acheteurs potentiels. La tendance à la baisse des ventes d’habitations au Québec perdura en 2023, et sera même plus rapide dans certaines régions. En janvier, ce recul a atteint un sommet depuis 2009 dans la région du grand Montréal.

L’étude soulève aussi que la diminution des prix moyens des propriétés atteindra 17 % d’ici la fin de 2023 comparativement au taux de 8 % enregistré l’année dernière.

Les données offertes par l’étude augurent également mal pour la question de la pénurie de logements locatifs.

« La demande restera forte pour plusieurs raisons : la difficulté d’accéder à la propriété, le manque d’appartements disponibles et une reprise soutenue de l’immigration après le faible niveau observé pendant la pandémie. » Les locataires peuvent ainsi s’attendre à d’autres hausses annuelles de loyers.

La construction neuve d’appartements devrait également chuter d’au moins 20 % encore cette année au Québec. À ce propos, les économistes estiment qu’à moins «de l’injection massive de fonds publics, d’un assouplissement de la réglementation ou d’un soutien accru aux municipalités, la construction d’appartements locatifs continuera de ralentir au lieu de s’accélérer».

Ce rapport conclut sur une note plus positive : en 2024, les Québécois pourront s’attendre à une meilleure abordabilité des propriétés grâce à la correction des prix des immeubles qui se poursuit depuis environ un an et la baisse éventuelle des taux d’intérêt hypothécaires.

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