Ahuntsic-Cartierville

Des citoyens inquiets des travaux d’Hydro-Québec

Détritus berge rivière des Prairies

Des détritus s’amoncellent sur les berges de la rivière des Prairies où Hydro-Québec a procédé à une opération d’enrochement pour stabiliser le mur de soutènement Simon-Sicard.

Les travaux de consolidation du mur de soutènement du barrage Simon-Sicard, effectués par Hydro-Québec, ont laissé un goût amer aux riverains. Ceux-ci se plaignent de voir le lieu transformé en lieu de libations clandestin et en décharge sauvage.

La compagnie d’électricité assure que cette situation est temporaire et la phase finale des travaux interviendra cette année.

«Le no man’s land créé par les enrochements dans la rivière des Prairies. Lieu inspirant pour les détritus et les virées d’alcool», décrit Jocelyn Duff, dépité dans un post sur Facebook.

Ce citoyen très concerné par les questions patrimoniales et environnementales a également publié des photos, notamment de la partie des berges située derrière le site patrimonial dit des sœurs de Miséricorde, à proximité de l’église de la Visitation, sur lesquels on voit un amas de canettes et de bouteilles de bière.

«C’est ça l’environnement qu’on veut nous laisser, sur ce beau point de vue de la rivière, en plein site historique?», s’interroge-t-il.

Hydro-Québec a lancé durant l’automne 2018 des travaux d’enrochement pour renforcer et consolider trois portions du mur de soutènement Simon-Sicard, sur la rivière des Prairies.

Cette infrastructure, longue de 1,3 km, construite en 1929, nécessitait, selon la compagnie d’électricité, une intervention d’urgence sur les trois parties où venaient frapper les glaces.

«La dernière phase des travaux sur ces portions du mur aura lieu cette année, assure Jean-Philippe Rousseau, conseiller relations avec le milieu chez Hydro-Québec. Derrière l’école Sophie-Barat cela aura lieu de fin juin à fin août, pour les deux autres parties, derrière la résidence Berthiaume du Tremblay et le site des sœurs de Miséricorde, de fin septembre à fin décembre.»

Cette phase changera l’aspect lunaire et peu accueillant laissé par Hydro-Québec alors que les citoyens sont interpellés par l’état actuel du site.

«Un site qui n’est pas régulièrement entretenu attire invariablement l’accumulation de détritus. Vieux pneus, déchets de construction et déchets de toutes sortes», a commenté Céline Ménard, une citoyenne.

Hydro-Québec a rappelé qu’elle a posé des clôtures de chantier pour interdire le passage aux gens sur le site, mais ces dernières ne sont pas respectées.

Finitions
De plus, lors de cette dernière phase des travaux, la compagnie d’électricité n’a pas l’intention de laisser le site en l’état. «On va poser des pierres de différentes grosseurs, une à une, pour redonner un plus bel aspect aux berges», souligne M Rousseau.

Par ailleurs, un projet de réaménagement paysagé sera mené derrière l’école Sophie-Barat cette
année et ailleurs. «Nous avons une entente avec la résidence Berthiaume du Tremblay pour les aider à réaménager la partie de leur propriété qui donne sur les berges en fonction de leurs contraintes et demandes», relève M. Rousseau.

Pour le site patrimonial dit des sœurs de Miséricorde, Hydro-Québec est prête à contribuer aussi aux aménagements souhaités. «La ville et l’arrondissement sont en période de consultation des citoyens pour voir ce qu’ils veulent faire de ce terrain, remarque M. Rousseau. Une fois qu’un projet précis sera formulé, nous serons prêts aussi à apporter notre contribution.»

Toutefois, ces bonnes intentions affichées d’Hydro-Québec ne semblent pas convaincre certains
citoyens. «Des ententes à la pièce avec chacun des propriétaires riverains ne peuvent remplacer une
vision d’ensemble pour un aménagement responsable pour 1,3 km de rives. La population du quartier, et même de tout Montréal, doit avoir accès aux rives. Montréal est une île et la rivière des Prairies est notre rivière», oppose André Gravel, un citoyen d’Ahuntsic-Cartierville très engagé dans la vie communautaire.

D’autres travaux sur le mur Simon-Sicard doivent intervenir entre 2022 et 2024. Ils pourraient être soumis à une consultation du Bureau d’audience publique en environnement (BAPE).

Cela pourrait constituer une occasion pour les citoyens de s’exprimer largement sur les conséquences des travaux d’Hydro-Québec sur cette partie des berges de la rivière des Prairies. Hydro-Québec doit déposer une étude d’impact environnemental en novembre 2020.

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