En prévision de travaux d’infrastructures dans le village de Pointe-Claire, des fouilles archéologiques ont débuté la semaine passée. Elles visent à vérifier la présence de vestiges ou d’artéfacts sur les avenues Demers, Saint-Joachim et Sainte-Anne.
Mandatée par la municipalité, la firme Archéotec a prévu ouvrir 19 puits allant jusqu’à un mètre de profondeur. La première partie de l’excavation a été effectuée à la pelle mécanique.
«On creuse jusqu’à un niveau d’argile datant de la mer de Champlain, où on sait qu’il n’y a pas d’artéfacts, car il n’y aurait pu avoir d’occupation possible. Peut-être y a-t-il des endroits où il y a eu plus de remblai moderne et qu’il faudra aller plus profond», indique Julie Fournier, assistante à la responsable du chantier.
La firme montréalaise estime que le premier presbytère de la paroisse ainsi que ses dépendances se trouvaient sur le site, même si leur emplacement exact demeure inconnu. Des traces d’une chapelle ou d’églises construites au fil du temps, des maisons ainsi que d’autres aménagements pourraient également s’y trouver.
Sépultures
Un cimetière se trouvait autrefois sur le terrain bordé par l’avenue Demers. Des restes humains ont été trouvés dans une position laissant croire qu’ils auraient été dispersés lors d’excavations passées. La poignée et l’empreinte d’un cercueil ont aussi été découvertes près des ossements.
«On continue de descendre pour essayer de voir s’il n’y a pas sous cette couche perturbée un autre niveau de sépultures en place. Ça arrive quand même souvent dans des cimetières qu’il y a des superpositions», explique Mme Fournier.
En se basant sur les registres de la paroisse de Saint-Joachim, la Société pour la sauvegarde du patrimoine de Pointe-Claire a dans le passé établi qu’environ 10 000 corps y ont été enterrés avant d’être transférés ailleurs.
«C’est un terrain qui était régulièrement humide et presque en état d’inondation. Ce n’était vraiment pas approprié en termes d’hygiène. En transférant le cimetière, il y a peut-être 5000 corps qui ont été déplacés, mais il en resterait au bas mot au moins 5000 sur place», souligne l’assistante de direction de l’organisme, Amélie Roy Bergeron.
Autres traces
D’autres vestiges d’intérêt pourraient être trouvés. Un mur de fondation a été découvert. Les archéologues doivent déterminer sa largeur puisqu’une partie est encore sous terre.
On cherche aussi à localiser l’emplacement de l’ancien rivage étant donné que la pointe où se trouve le moulin a été remblayée à plusieurs reprises. Des vestiges de campements amérindiens risquent de s’y trouver.
La pointe aurait pu être un lieu de troc, de chasse et de pêche intéressant. Des artéfacts amérindiens ont déjà été trouvés à d’autres endroits sur les rives du lac Saint-Louis.