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Exposition photo sur la communauté sourde

Voulant donner une voix à la communauté sourde, l’artiste-photographe montréalais Charles Belisle présente Empreintes, une exposition mettant l’accent sur la réalité des personnes sourdes et la Langue des signes québécoise (LSQ) au Centre d’Arts & Artistes-Zan (CAAZ) de Roxboro.

L’artiste de Rosemont a photographié une trentaine de sujets qui fréquentent la Maison des sourds, un centre offrant de nombreux services à la communauté malentendante montréalaise. Chaque sujet a été posé alors qu’il «signe» son nom ou prénom en LSQ.

«Ce sont des membres de la communauté qui se sont donné un surnom basé sur leur apparence physique, leur histoire ou à la suite d’une inside joke. Avec l’exposition, on décortique le mouvement et on voit la signature sur quelques photos. Ça fait comme une pellicule de film en quelque sorte», indique l’artiste de 28 ans.

Ayant toujours été en contact avec des personnes malentendantes depuis son adolescence, M. Belisle avoue avoir toujours été curieux par rapport à cette communauté.

«J’avais aussi une personne dans une de mes classes à l’école qui avait besoin d’un interprète. Alors, ça m’a toujours un peu fasciné. De fil en aiguille, j’ai commencé à faire de la photo et de la vidéo. Ce projet est comme un mélange de tout ça», souligne-t-il.

Si le projet a commencé en 2015 avec la prise de photos, Empreintes n’a commencé d’être exposée que l’an dernier. Elle a notamment été présentée à l’été 2019 au cinéma Beaubien, à Rosemont.

«L’idée est de donner une image, de montrer la LSQ et comment il peut y avoir des relations entre les mots et la culture générale. Par exemple, un des membres de la communauté a une vision restreinte. Il dit voir comme s’il était dans un corridor. Quand il signe, il signe le mot «corridor» pour qu’on se souvienne de lui sans épeler son nom au complet», explique-t-il.

CAAZ
En acceptant de présenter Empreintes, le CAAZ souhaitait sensibiliser la population à la réalité des personnes sourdes.

«Charles nous a parlé de la réalité que vivent ces personnes. Souvent, elles sont oubliées ou écartées de la société. De trouver un emploi, c’est difficile pour eux. Ça nous a touchés. On voulait leur donner un peu de lumière», soutient la présidente du CAAZ, Maria Vera.

Ce projet va au-delà de la photo pour la vice-présidente du CAAZ, Lisa Gustav.

«Il y a une cause derrière ça. Il y a quelque chose d’humain et d’altruiste. On a trouvé ça très généreux et très réfléchi de la part de M. Belisle de penser à cette communauté. Ils sont aussi importants que n’importe qui d’autre», affirme-t-elle.

Adjointe à la Maison des sourds, France Beaudoin, qui a été posée dans le cadre de l’exposition, avoue avoir été touchée par le résultat final.

«De voir ces photos, ça nous met un peu une pérennité par rapport à ce qu’on est», précise-t-elle.
L’exposition prendra fin le 2 février.

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