Comme partout ailleurs sur l’île de Montréal, les loyers ont augmenté dans l’est en 2022. La hausse est toutefois particulièrement forte dans Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles, selon la dernière enquête du Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ) publiée en juin 2022.
Pour cette enquête, l’organisme a analysé plus de 51 000 annonces de logements à louer sur le site Kijiji entre les mois de février et mai 2022.
Le RCLALQ révèle que le loyer moyen dans Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles et Montréal-Est est de 1152 $ en 2022. Il s’agit d’une augmentation de 6,1 % par rapport à 2021. Un écart plus élevé que sur le reste de l’île, où il se chiffre à 5,2 %. Cette hausse s’expliquerait par des loyers historiquement inférieurs dans l’est de l’île comparativement au reste du territoire.
«Depuis la crise sanitaire et l’augmentation flagrante des coûts des loyers sur l’ensemble de l’île de Montréal, notamment dans le centre, la population s’est déplacée. Ça engendre une forte demande et des propriétaires n’ont pas hésité à augmenter leurs loyers en profitant de la crise du logement», analyse Julie Cayla, chargée de projet chez Infologis.
Le loyer moyen d’un studio, soit 748 $, a augmenté de 4,8 % cette année (6,5 % sur l’île en moyenne). Celui d’un 3 ½ a grimpé de 8,5 % pour atteindre 919 $ (2,8 %). Un 4 ½ se loue à 1132 $ en moyenne, soit une augmentation de 5,9 % par rapport à 2021 (4 %). La hausse la plus marquée dans l’est concerne les 5 ½. Le loyer moyen pour cette catégorie atteint aujourd’hui 1515 $, soit 9,5 % de plus que l’an dernier (4,3 %).
Un manque de logements sociaux
Les loyers des propriétés à louer sur Kijiji contrastent fortement avec ceux communiqués par la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL). Cette dernière prend en compte uniquement les logements déjà loués.
En comparant les chiffres relevés par le RCLALQ et ceux de la SCHL, on remarque qu’un ménage qui déménage dans RDP-PAT paiera en moyenne 42,6 % de plus par rapport aux loyers déjà pratiqués, un écart établi en une année seulement.
«L’explosion des loyers est étroitement liée à la faiblesse des taux d’inoccupation des logements», explique l’organisme. Un taux qui est de 1,6 % à RDP-PAT, ce qui peut compliquer la recherche d’un bien locatif.
Rappelons que le parc locatif de l’est de l’île varie amplement d’un district – ou d’une ville – à l’autre.
«La ville de Montréal-Est est constituée majoritairement de ménages propriétaires. Pour l’arrondissement de RDP-PAT, la pénurie de logements sociaux et “abordables” se fait ressentir. De plus, le projet de développement de l’Est va se répercuter sur les ménages vulnérables, engendrant un déplacement forcé», estime Julie Cayla.
Formée cette année, la table de concertation logement pour la Pointe-de-l’Île doit permettre de dresser un état des lieux de la situation de l’habitation dans l’arrondissement ainsi que dans la ville de Montréal-Est.
Un projet de logements sociaux de Logis 12+ est actuellement en pause, faute de terrain disponible. «Pour les autres projets à RDP, il y a deux terrains à côté de la coopérative Courant du quartier qu’Infologis revendique, mais pour le moment, pas de nouvelles [de l’arrondissement]», indique dans un courriel l’organisme Infologis.