Un accord est intervenu entre la Ville de Montréal et Hydro-Québec pour gérer l’épineuse question de la maîtrise de la végétation sous les lignes électriques dans la métropole. La compagnie d’électricité versera 500 000$ par an, sur trois ans, à la ville pour compenser les coupes d’arbres qu’elle effectuera dans le Parc-nature du Bois-de-Liesse dans Ahuntsic-Cartierville ainsi que dans les parcs Malicorne et des Closeries à Anjou.
«Nos efforts ont payé», s’est félicité Harout Chitilian, conseiller de Bordeaux-Cartierville. Il avait suivi de près le dossier quand les riverains du Parc-nature du Bois-de-Liesse et du bois de Saraguay s’étaient mobilisés, à l’été 2013, après avoir vu les écriteaux annonçant les coupes du distributeur d’électricité. Les citoyens faisaient valoir que la végétation constitue l’habitat naturel de plusieurs espèces animales et que ces forêts sont les derniers témoins de la vie sauvage à Montréal, avant l’arrivée de Jacques Cartier.
Mais, pour Hydro-Québec, ces coupes étaient indispensables pour des questions de sécurité et pour maintenir la qualité de service pour ses abonnés. Il s’en est suivi plusieurs visites sur le site et des échanges de courriers. «Ce n’est pas l’idéal, constate M. Chitilian. Mais, notre travail a abouti. Nous avions demandé initialement un moratoire pour éviter de couper les arbres et trouver une autre solution.»
Les coupes incontournables
Du point de vue de la société d’État, les arbres à grand déploiement, sous les pylônes de transport de l’électricité ou à proximité, peuvent menacer, à un moment ou à un autre, les lignes à haute tension. Si on évoque des questions de sécurité évidentes, on indique, comme le stipulait un porte-parole d’Hydro-Québec au moment des plaintes, que c’est aussi pour éviter des pannes d’électricité. Les résidents du voisinage des bois souhaitaient un élagage.
À Ahuntsic-Cartierville, il s’agissait de couper 49 arbres au Bois-de-Saraguay et 22 autres au Bois-de-Liesse. Quand les arbres ne sont pas abattus, on laisse des chicots, des troncs coupés à quatre mètres de hauteur qui n’ont plus de feuillages et sur lesquels on fera des trous pour les oiseaux. Les citoyens relevaient que ce qui est présenté comme des arbres, étaient des souches qui peuvent porter jusqu’à huit arbres. Un argument rejeté par la compagnie d’électricité soulignant que le comptage est le même que celui que fait la ville, c’est-à-dire: un arbre, c’est un réseau racinaire.
«Il était difficile d’éviter les coupes, reconnaît l’élu local. On aurait voulu trouver une autre solution. L’entente répond en partie à notre demande et celle des citoyens.»
Sensibilisation
Dans le cadre des projets financés par Hydro-Québec au Parc-nature du Bois-de-Liesse, on veut favoriser la biodiversité et la connectivité des habitats. Selon un communiqué, publié à l’issue de la signature de l’entente, les deux parties ont prévu le maintien d’un comité permanent, afin de poursuivre la collaboration dans la recherche de meilleures façons de faire, concernant le verdissement dans les emprises des lignes de transport d’électricité.
Hydro-Québec TransÉnergie devrait contribuer aussi à l’élaboration d’outils de communication du citoyen pour faire la promotion des bonnes pratiques à adopter à proximité de ces emprises.