Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce

Premier débat national sur les droits des animaux

Un chat fixant la caméra, la tête accoudée sur un coussin.

Un débat sur les droits des animaux en contexte électoral s’est tenu pour la première fois au pays le 12 septembre dernier. Elisabeth May, du Parti Vert, Nathaniel Erskine-Smith, du Parti Libéral du Canada, et Alistair MacGregor, du Nouveau Parti démocratique, ont croisé le fer lors d’une rencontre virtuelle. La journaliste canadienne Holly Lake, dont les travaux couvrent principalement les politiques fédérales en matière de bien-être animal, a agi en tant que modératrice-animatrice.

«La SPCA [Société pour la prévention de la cruauté envers les animaux] est enchantée que ce débat ait eu lieu», soutient la Directrice des services juridiques et de la défense des animaux de la SPCA de Montréal, Me Sophie Gaillard. Il s’agit d’un événement historique puisque la question du bien-être et de la protection des animaux n’a jamais fait partie du cadre des élections fédérales. Ce qui confirme que les animaux et leurs droits font partie des préoccupations des électeurs canadiens.

«Malgré un bel enthousiasme de la part des citoyens, le Canada accuse un sérieux retard en matière de bien-être animal par rapport à l’Europe, par exemple, et même à certains états américains», ajoute Me Gaillard.

Les animaux de ferme, ces grands oubliés

Les animaux dédiés à la consommation vivant sur des fermes sont souvent les grands oubliés dans la législation, alors qu’ils sont plus de 800 millions à être élevés et tués chaque année au pays. On parle de conditions d’élevage souvent épouvantables comme le confinement dans des espaces restreints. «On a des lois fédérales qui protègent les animaux d’élevage pendant leur transport vers l’abattoir et au moment de l’abattage, mais pas pour la durée de leur vie sur la ferme. Pour la SPCA, c’est une énorme lacune qui doit être comblée», déplore Me Gaillard.

La question sur la transformation des systèmes alimentaires a aussi été discutée. Dans l’optique de la protection animale, mais aussi pour la transition vers la diminution des impacts environnementaux et les changements climatiques. Le soutien aux aliments d’origine végétale ainsi que la réduction de la consommation de protéines animales font dorénavant partie des enjeux électoraux fédéraux.

Industrialisation

Du côté de l’élevage des animaux de compagnie, le manque d’uniformité législative à travers le pays permet aux éleveurs de masses de produire des chiots dans certaines provinces où les lois sont plus permissives. Selon Me Gaillard, une loi fédérale pourrait permettre de mettre un terme à ces usines à chiots.

De plus, beaucoup d’animaux transitent de l’étranger. Des chiots et des chatons en provenance d’élevages douteux arrivent par centaines dans des conditions exécrables, ce qui augmente le risque des maladies transmissibles de l’animal à l’homme, mis en lumière depuis la pandémie.

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