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COVID-19: rester sur ses gardes

Des personnes portant un masque dans le métro de Montréal.

Des personnes portant un masque dans le métro de Montréal.

Les cas de la COVID-19 sont stables dans la province. Or, la Santé publique a remarqué au cours des dernières semaines un certain relâchement de la population notamment pour le lavage des mains. Pourtant, le virus court toujours et plusieurs complications peuvent survenir même des semaines après une guérison.

Le Dr David Lussier, de l’Institut universitaire de gériatrie de Montréal (IUGM), a attrapé la COVID-19 à la mi-avril. Il a été infecté au travail malgré avoir pris toutes les précautions d’usages.

Il a appris être infecté après avoir effectué un test de dépistage systématique, sans avoir de symptômes. Les employés du IUGM continuent d’ailleurs de se faire dépister chaque semaine, sauf ceux qui l’ont déjà attrapé puisqu’ils sont alors considérés comme «protégés» et qu’ils ne sont plus contagieux.

«C’est sûr qu’on se demande comment on a fait pour l’attraper malgré tout. En prenant les précautions, on pensait qu’on était protégé», témoigne Dr Lussier.

Il mentionne aussi qu’on a un sentiment de culpabilité lorsqu’on attrape le virus et que l’on contamine d’autres personnes. Le médecin raconte qu’il a transmis le virus à sa conjointe et à ses quatre enfants.

«Quand c’est nous qui le ramenons à la maison et qu’on a infecté les autres, c’est sûr qu’on se sent coupable», dit-il.

Sécurité

Dr Lussier remarque que les personnes qui ont guéri du coronavirus réagissent parfois en ayant davantage peur de le rattraper ou à l’opposé se sentent immunisées. «Il en a qui deviennent plus craintifs, surtout ceux qui ont été très malades et qui veulent être sûrs de ne pas le rattraper», mentionne-t-il.

Le médecin gériatre souligne aussi que nulle part dans le monde il n’a été rapporté pour l’instant qu’une personne aurait attrapé la COVID-19 une deuxième fois.

«On sait donc que la protection dure au moins six mois», dit-il. Le professionnel de la santé constate ainsi que la plupart ont un sentiment de sécurité.

«C’est sûr que s’il y a des deuxièmes infections qui sont rapportées chez des patients, ça va m’inquiéter beaucoup plus.» -Dr David Lussier

«On continue à se protéger même après l’avoir eu, mais quand on voit d’autres personnes on est moins inquiet de leur donner», indique ce dernier. Par ailleurs, on ne sait pas encore si après six mois s’il est possible de contracter de nouveau la COVID-19.

Complication

Des rassemblements intérieurs dépassant les dix personnes ou encore de grandes fêtes extérieures ont eu lieu au cours des dernières semaines à Montréal. Les jeunes sont souvent impliqués dans ce genre d’initiative comme c’était le cas pour une initiation de sauveteurs dans l’arrondissement de Lachine.

Or, le Dr Lussier rappelle que même si les jeunes ont moins de chance d’être très malades ou de mourir de la COVID, un risque plane tout de même.

«Il y a [des jeunes] qui deviennent très malades d’un coup et même qui meurent subitement, explique-t-il. L’un des problèmes avec la COVID, c’est qu’il y a beaucoup d’autres manifestations. [Notamment] que ça peut créer des caillots, donc des AVC et des embolies pulmonaires.»

La coagulation engendrée par la COVID peut survenir pendant que l’on est malade, mais aussi plusieurs semaines après, détaille-t-il. «Les jeunes peuvent se sentir moins concerner parce qu’on répète toujours qu’ils sont beaucoup moins malades, mais il y a quand même un risque pour eux et un risque de le transmettre à d’autres aussi», souligne le médecin.

Il explique que lorsqu’on contracte d’autres maladies aigües, on est alors malade puis notre état de santé s’améliore tranquillement. Avec la COVID-19, il est possible de n’avoir pratiquement aucun symptôme et subitement de graves complications surgissent.

«Il y en a qui sont très bien dans la première semaine et le 9e jour, ils deviennent très malades, puis ils sont admis aux soins intensifs ou même ils meurent. C’est ça qui est inquiétant», indique Dr Lussier.

Par ailleurs, il est d’avis que nous sommes beaucoup mieux préparés pour une deuxième vague, notamment dans les centres hospitaliers et les CHSLD. Des protocoles sont établis dans ces établissements de santé et le personnel sait mieux ce qu’il doit faire.

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