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Nids-de-poule : du slalom urbain à Verdun

Les nids-de-poule se sont multipliés sur la chaussée de Verdun lors de la période de redoux du temps des Fêtes. Le froid glacial des derniers jours n’aidera certainement pas la situation. La fluctuation du mercure fait le malheur des automobilistes, mais le bonheur des garagistes.

Lundi matin, fin décembre, un soleil radieux plombe sur la rue Wellington, l’artère la plus importante du secteur. Alors que les piétons font des emplettes, les voitures zigzaguent pour éviter les trous qui jonchent les avenues transversales.

En arpentant les petites rues qui croisent Wellington, nous constatons que les nids-de-poule se comptent par dizaines.

Six rues sur dix comptent des trous. Pire encore, sur une même rue, des panneaux séparés par 800m indiquent qu’il faut contourner ce qui à l’allure d’un petit champ de mine. C’est le cas de la rue Gordon, d’abord entre Wellington et Verdun ensuite entre Verdun et Bannantyne. Idem sur la 2e avenue entre Wellington et Verdun.

Grogne chez les citoyens
«Mais que se passe-t-il depuis quelques années pour que nos rues et nos avenues aient toutes l’air d’avoir subi un bombardement en règle, j’exagère à peine!» s’exclame un résident de Verdun rencontré au hasard.

«Est-ce les nombreux changements de température? Est-ce le manque de personnel pour réparer ces damnés trous, un manque de budget? Ou simplement un manque de planification des services municipaux?», poursuit-il.

«Je me demande également si les matériaux utilisés pour paver nos rues correspondent vraiment à nos conditions climatiques. Ferait-on des économies de bouts de chandelles en achetant du bitume de moindre qualité?» s’interroge Alexandre Martin qui habite la rue Gordon.

Alors que nous arpentons les rues, un employé de l’arrondissement sillonne les rues et patrouille calmement dans son camion.

«Vous savez, les gens sont rarement contents, dit-il sans dévoiler son nom. Lorsqu’on pose des panneaux, il faut les contourner, lorsqu’on en pose pas, on ne fait pas notre job… lose-lose situation comme on dit!»

Des bris qui coûtent cher
Si les nids-de-poule font rager les automobilistes, ils enchantent les garagistes.

André Brazeau, un garagiste du quartier, comprend que les automobilistes soient frustrés par l’état des routes, d’autant plus que le coût des réparations peut être élevé.

«C’est peut-être bon pour nous autres, mais ben plate pour le monde, surtout avant Noël! J’en ai réparé pas mal, pendant le redoux, les nids-de-poule sont partout!» raconte le gérant chez Pneus & carrosserie Denis Tremblay.

Tout dépendant de l’impact, de ce qui est abimé sous la voiture, sans oublier le remorquage, les automobilistes doivent s’attendre à payer plusieurs centaines de dollars s’ils ont la malchance de rouler sur une chaussée endommagée, explique le mécanicien.

Situation qui perdure
La Ville de Montréal et l’arrondissement de Verdun ont un peu négligé les nids-de-poule et fissures dans les rues du quartier. C’est du moins ce qu’à divulgué le printemps dernier le tout premier portrait exhaustif des infrastructures de la métropole.

L’auscultation des rues de Montréal révèle que les efforts consacrés ces dernières années à remettre en état les principales artères traversant Montréal se sont faits au détriment des rues de quartier, qui ont reçu peu d’attention.

Selon le plan d’intervention intégré déposé par la Ville de Montréal le printemps dernier, voici le palmarès des secteurs où l’on retrouve les rues en plus mauvais états.

En queue de peloton avec plus de 10% de ses rues jugées dans un état critique, Verdun partage ce score déplorable avec Mercier-Hochelaga-Maisonneuve, Lachine, Sud-Ouest Ahuntsic-Cartierville et Outremont.

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