Ce sera un match bien spécial pour le Verdunois Marc Joannette le samedi 17 octobre au Centre Bell. Alors que les Canadiens de Montréal affronteront les Red Wings de Détroit, l’arbitre de 47 ans fera son entrée sur la glace pour officier son 1000e match de la Ligue nationale de hockey (LNH), un exploit qu’il ne partage qu’avec une vingtaine de ses collègues.
«Je me considère vraiment chanceux d’avoir l’opportunité de remercier les gens qui m’ont accompagné durant toutes ces années, ma famille, mes amis, ainsi que mes collègues qui m’ont ouvert des portes dans le monde du hockey. Sans eux, rien n’aurait été possible,» affirme M. Joannette.
Il a fait ses premiers pas comme officiel à l’âge de 14 ans au hockey mineur dans la région du Lac Saint-Louis, dans l’Ouest de l’Île. Lorsqu’il s’est vu offrir une promotion afin d’arbitrer dans le Circuit Courteau de la Ligne de hockey junior majeure du Québec, en 1987, le simple passe-temps est devenu un tremplin pour sa future carrière.
«J’ai commencé à réaliser vers l’âge de 23 ans que c’était possible pour moi d’accéder à la Ligue nationale. Je dois avouer que je n’aurais jamais pensé atteindre 1000 matchs», rigole-t-il.
Moments marquants
Le rêve est finalement devenu réalité à Buffalo le 1er octobre 1999, alors que l’officiel participe à son premier match dans la LNH : un moment mémorable, suivi de plusieurs autres qui resteront à jamais gravés dans la mémoire du Verdunois.
En 2002, M. Joannette arbitre sa première rencontre en séries éliminatoires. Il doit toutefois attendre 2008 avant de participer à sa première finale de la Coupe Stanley, l’apogée de sa carrière, selon lui.
«J’ai grandi à Verdun sur la 6e Avenue. Pendant toute mon adolescence, j’ai travaillé avec mon confrère et ami Pierre Racicot, également de Verdun, dans le hockey mineur. En 2008, lors du match opposant les Penguins de Pittsburgh aux Red Wings de Détroit, on était ensemble. C’est là qu’on a vraiment réalisé ce qu’on avait accompli. Deux «ti-culs» de Verdun en finale de la Coupe.»
Évolution
Depuis ses débuts, M. Joannette, qui avoue avoir été grandement marqué par le jeu de Mario Lemieux, a vu le hockey, ainsi que son métier, évoluer à un rythme phénoménal.
«Le plus gros changement, je l’ai vécu juste avant les années 2000, quand ils ont intégré le système à quatre officiels. On a ajouté un arbitre sur la glace parce que le jeu était devenu trop rapide pour un seul.»
Les joueurs de plus en plus jeunes, les modifications de la réglementation concernant l’accrochage et la plus grande liberté des patineurs sur la glace ont influencé le hockey tel qu’il est pratiqué aujourd’hui, selon lui.
«Chaque année, j’ai l’impression que le jeu s’accélère. Ça m’étonne à chaque fois», ajoute l’arbitre.
Malgré de nombreuses années à exercer le même métier, M. Joannette est loin d’avoir perdu la flamme. «La passion ne diminue pas. Le gros de ma carrière est passé, et après tout ce temps, j’ai encore la chance et le privilège d’être avec ces grands athlètes sur la glace. C’est un honneur à tous les soirs.»
Pour son 1000e match, le Verdunois sera entouré de trois autres Québécois, soit Dave Jackson de Beaconsfield, Michel Cormier de la Mauricie, ainsi que son ami Pierre Racicot.
Qui sait? Les Canadiens marqueront-ils l’événement d’une sixième victoire en autant de matchs, dans ce qui s’avère être le meilleur début de saison de leur histoire.