Pour la quatrième saison de sa websérie Qui l’eut cru, l’humoriste André Sauvé est en nomination pour le prix Numix récompensant la créativité numérique. Se qualifiant de «peu techno», le Lachinois s’avoue agréablement surpris.
Nommée dans la section infodivertissement, sa websérie est composée de capsules humoristiques de près de deux minutes. Produites par Juste pour rire, leur diffusion a commencé il y a quatre ans, alors que l’artiste s’est exilé en France. Il voyait alors une opportunité de conserver un contact avec les Québécois.
«On mettait des draps sur les vitres pour cacher le soleil, en filmant avec une caméra boboche, pour finalement se retrouver avec des milliers de clics avec ça, en gardant tout simple», s’étonne le principal intéressé.
L’humoriste décortique des mots, des expressions, en multipliant les mimiques et les prononciations extravagantes qui lui sont propres. «Ce sont des idées qui me passent par l’esprit, mais qui ne méritent pas nécessairement un numéro, explique André Sauvé. Mon esprit est happé par un concept, alors j’écris quelque chose là-dessus.»
Il se prête à cet exercice depuis l’enfance, période à laquelle il adorait improviser des exposés oraux à ses amis et sa famille sur ses différentes réflexions. Jamais n’avait-il espéré que plusieurs années plus tard, ses pensées quotidiennes généreraient autant d’attention sur YouTube.
«Je suis toujours surpris de voir comment ça fait écho chez les gens, ce ne sont que des choses saugrenues, souligne-t-il. Je ne me fie qu’à mon feeling, alors je ne sais jamais à quoi m’attendre.»
Une cinquième saison devrait voir le jour éventuellement, puisque André Sauvé souhaite miser sur de nouveaux sujets intéressants avant de produire d’autres capsules. «Je ne veux pas tomber dans la manufacture. Il faut que ça me fasse triper, pas que je me sente obliger de le faire, sinon, le concept va s’épuiser», relève-t-il.
L’actrice Rosalie Bonenfant est également nommée dans cette catégorie pour sa série C’est quoi l’trip, tout comme Radio-Canada pour le Programme électoral de Rad, sa chaîne web dédiée aux jeunes adultes.
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Le gala Numix, qui devait avoir lieu en avril, a été reporté au mois de juin. Une quinzaine de spectacles d’André Sauvé ont subi le même sort, alors que sa tournée Ça devait se poursuivre ce printemps.
L’ancien élève de l’école Dalbé-Viau a voulu retourner en France, mais il était trop tard en raison de l’interdiction de voyager et la fermeture des frontières. «Mon conjoint est encore là-bas, c’est ce qui est le plus difficile», dit-il.
Il profite de la période de confinement pour écrire presque cinq heures quotidiennement. «C’est assez prolifique, constate-t-il. Ça m’amène dans une bulle où le Corona n’existe pas, même si, bien sûr, il me pète dans la face dès que j’ouvre l’écran de mon ordinateur.»
Celui qui a grandi sur la 12e Avenue entend créer une œuvre écrite avec ses textes, même si aucun concept concret n’a été lancé à ce sujet. Il aimerait également jouer à nouveau dans un film. Sa seule apparition au grand écran était aux côtés de Claude Legault dans Filière 13, réalisé en 2010 par Patrick Huard.