Depuis la mi-octobre, les quincailleries ont du mal à faire face à une demande inattendue en décorations de Noël. Les stocks diminuent vite et les fournisseurs tardent à livrer.
Les achats d’articles de Noël ont commencé beaucoup plus tôt qu’à l’habitude chez Rona de Lachine, a constaté le directeur adjoint, Hugo Chartier. «Avec toute l’ambiguïté qui planait autour de l’Halloween, j’ai l’impression que les gens ont concentré leurs énergies rapidement ailleurs», analyse-t-il.
Les ventes de décoration ne ralentissent pas depuis : guirlande, structures gonflables et sapins sont particulièrement populaires.
«Nous allons être capable d’offrir des décorations jusqu’à Noël, mais notre variété d’articles offerts sera certainement plus retreinte plus les semaines passeront», prévoit M. Chartier.
Le constat est identique à l’Association québécoise de la quincaillerie et des matériaux de construction (AQMAT), qui représente un millier d’entreprises.
Pour Richard Darveau, président et directeur de cet organisme, c’est la deuxième fois que le secteur est pris par surprise après que les quincailleries et les centres de rénovation aient été pris d’assaut le printemps dernier.
Approvisionnement
Ce sont les difficultés d’approvisionnement qui font que les tablettes sont vides. C’est lié à la nature du secteur et à l’éloignement des fournisseurs, qui sont situés pour la plupart en Asie.
«Nous avons deux gros moments d’approvisionnement dans l’année, en mars et en septembre. Pour les décorations de Noël, c’est au printemps. Il est difficile de corriger le tir en octobre ou en novembre. Quand on essaie de commander à nouveau, le cycle est très long», mentionne-t-il.
Pour lui, la meilleure manière de répondre rapidement à des demandes de ce genre serait d’encourager la production locale de ces articles.
«À notre congrès, le 3 novembre, on s’est penché sur notre chaîne d’approvisionnement. Cela n’a plus de bon sens que ça prenne autant de temps pour réagir à des événements. Tout le monde va manquer de stock, le consommateur, le magasin et le producteur», observe-t-il.
Avec une production locale, les prix pourraient être plus élevés et les marges seraient plus petites pour les commerçants, mais au moins la marchandise serait disponible.
À l’intérieur
En plus du Rona, un autre détaillant de la rue Notre-Dame, au Bal Masqué, offre des décorations de Noël pour l’intérieur, comme des personnages en bois et des ornements.
Les acheteurs doivent faire vite pour obtenir des items avant une rupture d’inventaire, estime la propriétaire, Janie St-Pierre.
«Nous avons des produits sur le plancher, mais rien d’autre en arrière, explique-t-elle. Les commandes pour les articles de Noël sont déjà terminées, alors c’est tout ce qui nous reste.»
L’achat de cadeaux s’effectue au même rythme que l’an dernier, constate-t-elle.
Avec Amine Esseghir et Carl Sincennes