Les urgences de l’Hôpital de Lachine seront à nouveau rouvertes 24h sur 24 en septembre, a annoncé mercredi le Centre universitaire de santé McGill (CUSM), tout en promettant d’ajouter 20 lits aux unités d’hospitalisation, qui en comptent présentement 36. Dans un communiqué de presse, le CUSM confirme toutefois que l’unité des soins intensifs, qui est fermée depuis deux ans, ne sera pas rouverte.
«Après l’analyse de plusieurs facteurs, dont le fait que l’Hôpital de Lachine évolue dans un milieu urbain à quelques kilomètres d’autres hôpitaux qui offrent ces services, l’unité de soins intensifs ne sera pas rouverte. Les protocoles de transferts des patients vers d’autres sites qui sont en vigueur depuis plus d’un an demeureront en place», peut-on lire dans le communiqué.
Du côté du comité Sauvons l’Hôpital de Lachine, on qualifie cette nouvelle de «victoire partielle».
«On a également besoin des soins intensifs, fait valoir le Dr. Paul Saba. Quand les patients sont stabilisés, après un infarctus, une pneumonie ou quoi que ce soit, ils ont besoin d’être surveillés 24h par jour, sept jours sur sept. Et on fait ça aux soins intensifs.»
Le fait de devoir transférer des patients devant être traités aux soins intensifs dans d’autres centres hospitaliers pose également problème selon le Dr. Saba, parce qu’il existe une pénurie de lits hospitaliers non seulement sur l’Île de Montréal, mais partout au Québec.
«Ce que nous avons besoin, c’est que, dès que les patients sont stabilisés, qu’on puisse continuer la surveillance. Ça prend beaucoup de temps et souvent c’est impossible de transférer des patients ailleurs. Et ça fait en sorte d’occuper des places pour des patients aux soins aigus qui ont besoin d’être traités dans une urgence rapidement», ajoute-t-il.
Le SECUSM-CSN satisfait
Le syndicat des employés du CUSM (SECUSM-CSN), qui défend environ 5000 employés, notamment aux services administratifs, a accueilli, par le truchement de son président, Shiaman Diawara l’annonce faite par le CUSM de manière favorable.
«C’est une très, très bonne nouvelle. On s’est battu pour ça. C’est grâce à la mobilisation, que ce soit localement, mais aussi au niveau de la fédération et du conseil central du Montréal métropolitain aussi, la CSN et la mobilisation de la communauté autour du Dr. Saba», explique-t-il.
Ce dernier soutient toutefois que le combat pour sauver l’intégralité des services à l’Hôpital de Lachine n’est pas terminé.
«On doit continuer. Si on doit garder l’hôpital, ça doit être avec tous ses services pour que ce soit une urgence 24h. Mais ça veut dire que si les salles d’opération doivent fonctionner à pleine capacité, c’est sûr que les soins intensifs doivent suivre. On va continuer la bataille jusqu’à ce que tous les services soient rétablis», ajoute-t-il.
«Septembre, c’est long»
Par ailleurs, le Dr. Saba se montre critique de la décision du CUSM de ne rouvrir les urgences de l’Hôpital de Lachine 24h sur 24 qu’en septembre.
«Il faut recommencer plus rapidement que ça. Septembre, c’est long. Entre temps, des gens vont mourir. Ils sont capables de le faire et doivent rouvrir le plus rapidement possible», avance-t-il.
Rappelons que depuis le 14 février, les heures d’ouverture de l’Hôpital de Lachine ont été réduites pour ne se limiter que de 8h à 22h. Les ambulances qui s’y seraient normalement rendues sont aussi redirigées vers les urgences d’autres hôpitaux. Une manifestation contre l’éventuelle fermeture de l’aile des soins d’urgence avait eu lieu le 18 mars dernier devant les portes de l’hôpital.