Roadsworth, l’artiste derrière l’œuvre phare du festival RU, dans le stationnement du sanctuaire du Saint-Sacrement, roule sa bosse en peignant le sol depuis 2000. Celui qui est devenu artiste, par hasard, alors qu’il revendiquait un meilleur partage de la ville, a fait de la réappropriation urbaine son métier.
«J’ai commencé en 2000 en traçant des pistes cyclables sur le sol à Montréal. C’était d’abord de l’activisme, un commentaire sur la surutilisation de l’espace pour la voiture. Je suis un cycliste et je considère qu’on devrait récompenser et encourager les gens utilisant des modes de transports actifs», explique Peter Gibson, alias Roadsworth.
Au fil du temps, les œuvres de M. Gibson sont devenues de plus en plus artistiques. L’artiste de street art joue souvent avec les éléments de marquage déjà présents sur la chaussée ou la configuration de la rue pour créer ses œuvres.
Tout aurait pu arrêter en 2004, lorsqu’il fut arrêté par la police. Il a fait face à de nombreux chefs d’accusation en lien avec des graffitis.
«Je ne considère pas ce que je fais comme du graffiti. Les accusations étaient sérieuses, j’aurais pu avoir à faire de la prison, mais la communauté m’a supporté au point où j’ai réussi à m’en sortir plutôt bien», continue M. Gibson.
Depuis, l’artiste montréalais a acquis une notoriété à l’internationale, comme «celui qui peint le sol».
Bien qu’il soit souvent appelé ces jours-ci à peindre sur des murs, Roadsworth aime toujours autant colorer le bitume.
«L’asphalte, à proprement parler, ça ne m’inspire pas. Mais, j’aime l’idée de peindre le sol, ça me plaît, parce que le spectateur est participant, en marchant dessus contrairement à une œuvre accrochée dans une galerie», élabore-t-il.
Une autre murale au sol de l’artiste peut être observée au coin du boulevard Saint-Laurent et de la rue Guilbault.
Le Montréalais, résident de Rosemont–La Petite-Patrie, a également un projet en cours dans la Petite-Bourgogne avec MU et s’envolera pour Londres en septembre prochain pour un autre contrat.