L’Écomusée du fier monde accueille l’exposition Adultes en formation du CSSDM jusqu’au 17 avril. Les œuvres d’environ 200 élèves des 12 centres d’éducation des adultes du Centre de services scolaire de Montréal (CSSDM) sont présentées.
«Il y a beaucoup d’imagination et de créativité. Cette année, le résultat est très coloré», déclare le porteur du projet dans les CSSDM, Carol Girard.
L’exposition met en valeur des personnes qui ont choisi de reprendre le fil de leurs études ou qui viennent de différents pays et qui suivent des cours de francisation ou d’alphabétisation.
Exprimer différentes visions de la vie montréalaise
«C’est très valorisant pour les élèves de se retrouver dans un musée, car on organise toujours un vernissage pour qu’ils aient une petite fête et voient le résultat de l’exposition», explique M. Girard.
Par la photographie, la peinture et le multimédia, les artistes expriment leur vision de la vie montréalaise.
«Je suis très heureuse de partager mes peintures. Je pense que c’est une bonne idée pour favoriser l’intégration culturelle.»
Mavi Villada, étudiante en francisation du Centre William-Hingston.
L’ouverture d’esprit est le message qu’elle promeut dans ses œuvres Feuille rouge – Montréal, reine culturelle (2019) et Le Québec inclusif (2022). Elle accorde une attention particulière à la représentation des peuples autochtones, des victimes de violences et des personnes LGBTQ+.
La culture est une façon d’accéder à la paix, car elle permet le partage et la communication, selon Mme Villada.
Valoriser les élèves
Cette exposition vise à valoriser les élèves, les encourager et les motiver. Un sentiment de fierté s’en dégage puisqu’être exposé dans un musée de Montréal est un véritable accomplissement pour bon nombre d’entre eux, d’après M. Girard.
Ce projet a ainsi un impact significatif sur ces élèves, qui ont parfois rencontré de nombreuses épreuves dans leur vie et qui cherchent à prendre un nouveau départ en poursuivant leur apprentissage.
C’est le cas de l’étudiante en francisation au Centre Lartigue, Cécile Zhang, qui s’est remise d’une période d’instabilité psychologique au cours de laquelle ses études ont dû être interrompues. Sa peinture Le Joker (2021) incarne le renouveau. «Il s’agit du moment où je peux commencer une vie comme une personne normale», ajoute-t-elle.
L’exposition témoigne également de l’importance de l’éducation dans la vie personnelle et professionnelle des étudiants.
«Une langue n’est pas seulement une langue. La francisation est importante, car elle permet de trouver du travail», témoigne Mme Zhang, qui est maintenant graphiste au Centre Lartigue.
Une mission citoyenne
La présentation de l’exposition au grand public permet d’offrir une meilleure visibilité aux étudiants. Ce projet s’inscrit dans la mission de l’Écomusée du fier monde, qui se définit comme un musée d’histoire et citoyen, en lien avec la population locale et les publics plus défavorisés.
«Ça nous permet d’ouvrir nos portes à des gens qui n’ont pas un accès direct aux institutions culturelles et d’exposer le travail d’artistes qui ne sont pas des artistes professionnels et reconnus», explique le directeur responsable de la recherche et des collections, Éric Giroux. Les centres d’éducation des adultes du CSSDM sont des partenaires de l’Écomusée du fier monde depuis 2010.