Depuis le début de la pandémie, les livreurs de restaurant ont plusieurs mesures sanitaires à respecter lorsqu’ils vont porter une commande. Métro s’est demandé ce que les clients pouvaient faire de leur côté pour assurer la sécurité de ces travailleurs.
Les deux principales habitudes que les clients devraient adopter avec leur livreur sont de porter un masque et de payer leur commande avec une carte de paiement sans contact, communément appelée PayPass (paiement direct).
Du moins, c’est ce que recommande David Querry, livreur depuis trois ans pour la rôtisserie Au Coq Hochelaga.
«C’est tout le temps plus rassurant quand le client à son masque.» – David Querry, livreur pour Au Coq
Lorsque le client oublie de le porter, le livreur garde une distance de deux mètres. Il affirme se sentir en sécurité malgré tout.
David Querry est conscient que ce n’est pas tout le monde qui possède une carte de paiement sans contact. Il ajoute que certains clients payent encore leur livraison avec de l’argent comptant, mais le paiement direct «c’est vraiment la méthode de paiement préférée.»
Le livreur propose aussi au client d’ajouter lui-même le pourboire sur le terminal de transaction. Lorsque le client tient malgré à manipuler l’appareil, le livreur s’assure de ne pas trop le toucher par la suite jusqu’au moment où, une fois dans sa voiture, il pourra bien le nettoyer.
Une crainte partagée
Selon lui, beaucoup de clients semblent craintifs lorsqu’ils reçoivent leur livraison.
«Il y a quand même beaucoup de clients que ça paraît qu’ils ne sont pas à l’aise. Ils ont un masque et ça paraît qu’ils ont peur de répondre à la porte.»
Il considère que c’est un peu son rôle de montrer qu’il est confiant. «Il faut un peu que je les rassure.»
S’il ne peut pas le faire avec son sourire, il utilise le «body language» pour établir ce lien de confiance avec la clientèle.
Cependant, on n’est jamais totalement à l’abri d’un «incident» lors d’une transaction.
David Querry raconte une anecdote plutôt cocasse qui s’est produite au tout début de la pandémie.
«Les masques n’étaient pas encore obligatoires, mais on était déjà équipé. Lors d’une transaction avec un client, l’élastique du masque a rompu d’un coup, m’exposant le visage au client. J’ai donc dû rapidement reculer et me couvrir le visage avec mon chandail pour terminer la transaction.»
Plus de peur que de mal, conclut-il, puisque le client avait bien ri.
Commande en ligne
Pour ce qui est des commandes en ligne faites avec des applications telles que SkipTheDishes, tout contact a été éliminé avec le client depuis le début de la pandémie et aucune transaction en argent n’est acceptée. C’est aussi le cas de l’application québécoise Restoloco.com.
«On n’a pas de contact avec les clients, dans le sens que les repas vont être déposés à la porte, l’application permettant effectivement d’envoyer une notification quand la livraison a été effectuée», indique Philippe Boehm, responsable technologique de Restoloco et livreur dans ses temps libres.
Après avoir déposé le repas, M. Boehm sonne à la porte, puis il quitte. Ainsi, lorsque le client ouvre la porte, il est déjà parti.
«On va juste sonner pour avertir la personne que son plat a été livré pour éviter que si jamais elle ne regarde pas son téléphone cellulaire, la nourriture ne reste pas dix minutes au froid devant la porte».
Restoloco est partenaire avec la coopérative québécoise Eva. Axée au départ sur le transport de personnes, cette dernière offre désormais un service de livraison de nourriture. En plus de Montréal, les deux entreprises québécoises ont progressivement implanté leur service à Québec et à Saguenay.