Anjou

Un ex-conseiller politique accusé d’agressions sexuelles sur des scouts

L’ancien attaché politique Martin Lapointe, qui fait face à 15 chefs d’accusations de nature sexuelle, aurait utilisé son statut d’animateur scout et sa situation d’autorité pour agresser sexuellement trois mineurs.

Le contexte dans lequel se seraient produites les agressions sur des adolescents est mentionné dans un jugement rendu la semaine dernière. Rejetant une demande pour traiter les trois dossiers séparément, on peut y lire comment l’accusé aurait profité de son pouvoir pour asservir des jeunes du mouvement scout de Montréal.

« Des procès séparés dans de telles circonstances obligeraient les plaignants à témoigner à plusieurs reprises, ce qui est inconcevable et contraire aux intérêts de la justice. »

— L’honorable juge Josée Bélanger de la Cour du Québec

Des éléments de preuve concernant les trois victimes alléguées sont décrits dans la décision rendue par la juge Josée Bélanger de la Cour du Québec, comme l’a révélé La Presse, jeudi.

Les faits reprochés auraient eu lieu entre 1999 et 2009, sur trois garçons alors âgés entre 12 et 18 ans. Ils auraient tous connus l’accusé alors qu’ils fréquentaient le mouvement scout de Montréal. Le jugement fait part d’un jeune en situation de vulnérabilité, qui provenait d’une famille dysfonctionnelle et pour qui Martin Lapointe faisait office de figure paternelle.

C’est dans sa demeure ainsi qu’à son chalet que Martin Lapointe aurait sévi. Parmi les événements mentionnés dans le jugement, dont Le Flambeau a obtenu copie, l’animateur scout aurait payé un des jeunes pour avoir un rapport sexuel avec lui. Il en aurait incité deux à commettre un acte sexuel ensemble pendant qu’il regardait et aurait même hébergé deux des plaignants.

Rejet de procès séparés
Pour soutenir sa décision, la juge Bélanger explique qu’« il s’agit de gestes de même nature qu’aurait posé le requérant à l’égard de trois plaignants vulnérables alors qu’il était en position d’autorité à l’égard de chacun d’eux. »

Elle souligne qu’il y a des points communs entre les victimes alléguées et que les gestes reprochés sont de même nature. Le fait que Martin Lapointe ait rencontré les trois plaignants par le biais du mouvement scout a aussi influencé sa décision de rejeter la demande de procès séparés. L’accusé subira ainsi un seul procès pour les 15 accusations.

En plus d’être un ancien employé de la députée d’Anjou-Louis-Riel, Lise Thériault, Martin Lapointe a aussi été conseiller spécial de l’ex-ministre de l’Environnement David Heurtel.

 

 

 

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