Depuis 2015, Garbens Jean tend la main aux immigrants pour faciliter leur intégration. À l’occasion du Mois de l’histoire des noirs, le Monterois d’adoption qui a créé la fondation Mon nouveau bercail appelle les nouveaux arrivants à prendre leur place sans hésitation.
«Il faut conscientiser les communautés à ne pas avoir peur de se montrer, d’avoir des rêves, de penser grand et d’avoir des idées. Il faut foncer et prendre sa place. Parfois, tu ne dois pas attendre qu’on t’invite, mais avoir une approche proactive», soutient l’organisateur de la fondation.
D’origine haïtienne, Garbens Jean est lui-même un exemple de persévérance.
Attiré par les opportunités d’emplois en raison des départs à la retraite, l’homme de 40 ans espérait poursuivre une carrière dans le domaine des relations internationales au Québec.
Mais une fois arrivé avec sa petite famille en 2012, il a dû changer ses plans.
«On m’a dit qu’avec un diplôme en relations internationales, ça va prendre du temps pour s’intégrer parce qu’il faut être citoyen canadien pour travailler au plan consulaire», raconte M. Jean qui a occupé pendant de nombreuses années un poste de secrétaire-interprète à l’ambassade de la Côte d’Ivoire en Russie.
Nouveau Bercail
Garbens Jean est ainsi retourné aux études pour y faire une maîtrise en gestion de développement des organisations. À sa sortie de l’École nationale de l’administration publique, le résident de Ville de Mont-Royal a travaillé dans le milieu communautaire durant deux ans.
C’est à travers ces expériences que M. Jean a vu un besoin pour aider les immigrants à s’installer dans leur pays d’accueil. «Il y a beaucoup d’organismes qui font de l’accompagnement pour l’intégration (recherche d’emploi, CV…), mais pas pour trouver un appartement, le meubler et dénicher une garderie», fait valoir le père de deux jeunes enfants.
En 2015, le Monterois a créé la fondation Mon nouveau bercail qui a pour mission d’épauler des immigrants à faible revenu en leur fournissant des articles domestiques.
Montrer la réussite
Au moins une cinquantaine de familles immigrantes ont eu recours aux services de l’organisme, depuis sa création.
Au cours de l’année, Garbens Jean désire doubler ce nombre. Un objectif ambitieux, mais qui est à l’image de l’homme.
«Garbens Jean a énormément de volonté, a beaucoup d’entregent et est toujours prêt à aider. Il est pour moi un exemple de courage. Il garde toujours le sourire malgré les épreuves», témoigne le président du conseil d’administration de la fondation, Benoit Côté.
Garbens Jean souhaite transmettre l’ambition aux nouveaux arrivants et montrer que la réussite est possible. Selon lui, il faut aussi davantage valoriser le succès des gens issus de l’immigration.
Dans cette perspective, il prépare une soirée-causerie avec des membres de la communauté noire afin de présenter leur parcours auprès de jeunes. Les détails de l’événement, qui aura lieu à la fin du mois, seront connus d’ici quelques jours.