Accompagner les jeunes générations dans leurs projets professionnels autour d’un café avec les plus expérimentés, tel est l’objectif de l’organisme Mentoro qui a récemment lancé sa seconde cohorte.
Mentoro, qui signifie mentor en langue espéranto, est un organisme à but non lucratif basé sur l’idée qu’une vie professionnelle peut changer grâce à une rencontre, un conseil avisé, un appui moral. «Nos experts offrent de partager gratuitement leur expérience et leur savoir avec les participants sélectionnés sur une période de six mois», explique Sandra Abi-Rashed, cofondatrice et résidente d’Outremont.
Chaque cohorte est dédiée à un thème particulier. Cette année, les mentors évoluent tous dans le domaine de la mode.
Gain de temps
Pour l’Outremontaise Emanuela Lolli, fondatrice de l’évènement Fashion Preview, le mentorat est un outil extrêmement important et puissant pour faire avancer des projets. «J’ai remarqué qu’on crée souvent des projets avec une idée préconçue, et quand on rencontre les premiers petits obstacles, on peut être vite déboussolé», indique-t-elle.
Être appuyé par un mentor peut rassurer, aider à s’organiser, à mieux structurer son projet ou encore trouver plus facilement des subventions, selon elle. «Le milieu de la mode à Montréal, comme la plupart des milieux créatifs, est très compétitif. Le savoir accumulé au fil des expériences permet de faire gagner du temps», ajoute-t-elle.
L’entrepreneure aurait sans doute fait certaines choses différemment si elle avait eu un mentor dès son arrivée au Québec, il y a 10 ans. «J’aurai probablement mis sur pied mon évènement plus tôt, je ne connaissais quasiment personne», confie-t-elle.
Mathilde Einhorn, cofondatrice de la marque Holdur spécialisée dans les accessoires de voyage de luxe, souhaite accompagner les jeunes dans leur démarche entrepreneuriale. «Encore aujourd’hui, je me réfère à des paroles de personnes qui m’ont guidée, m’ont fait réfléchir et prendre un véritable tournant dans ma carrière», dit Mme Einhorn.
Approche démocratique
Mme Loli estime que l’avantage de la plateforme Mentoro est avant tout sa clarté. «C’est assez facile pour naviguer et trouver les gens qui correspondent exactement à ce que les mentorés cherchent», indique-telle. L’entrepreneure a déjà hâte de rencontrer ses premiers poulains.
«Il faut oser, ne pas avoir peur d’aller chercher de l’aide pour remettre en place certaines idées. On est tous bénévoles donc les relations qui vont se créer seront toujours saines», ajoute-t-elle.
Mme Einhorn abonde dans le même sens. «La gratuité rend l’expérience bien plus démocratique, puisque tout le monde y accès. Le mentorat ne devrait pas être réservé qu’à une minorité de personnes, tout le monde en a besoin», croit-elle.
Sandra Abi-Rashed souhaiterait étendre prochainement le concept à Toronto et Ottawa où il existe déjà une demande. «Nous aimerions que le mouvement se propage dans l’ouest jusqu’à Vancouver. On travaille également sur un lancement au Mexique en collaboration avec un autre organisme à Mexico City», dévoile-t-elle.
En 2016, Mentoro a reçu plus de 150 candidatures et retenu 25 mentorés. Pour cette deuxième cohorte lancée le 3 octobre, l’organisme espère doubler le nombre d’inscriptions.