Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles

Des vestiges historiques menacés?

La Société historique de Rivière-des-Prairies (SHRDP) veut sauver les vestiges de deux maisons du 18e siècle découverts au bord du parc-nature et du boulevard Gouin Est lors de fouilles menées avant la construction d’un pylône électrique.

Mandatés par Hydro-Québec, qui prévoit la construction d’un nouveau pylône électrique à quelques mètres de ce site pour remplacer des installations existantes, les archéologues de la firme Archéotec ont découvert au début de l’été les fondations de deux maisons datant de 1760 et 1770.

«Ces bâtiments n’étaient indiqués sur aucune carte ancienne, explique Daniel Chevrier, le président d’Archéotec, présent sur les lieux. On a fait des recherches avec les actes notariaux pour découvrir que ces fondations remontent au début du régime britannique.»

De multiples objets trouvés
Au bord de la rivière des Prairies, une ferme et une plus petite dépendance ont été identifiées. Dans cette dernière, un caveau extérieur, qui aurait servi de lieu d’entreposage pour des fruits et légumes, a également été repéré, tout comme un puit, quelques mètres plus loin.

Le plus important, c’est de préserver ces vestiges, pas forcément de les exposer à l’hiver, la météo et les intempéries. Il faut qu’ils continuent d’exister pour les générations futures qui pourront les excaver plus tard. Surtout, un vaste plan est nécessaire pour mettre en valeur tout le patrimoine de l’île, pas seulement celui du Vieux-Montréal.» – Dinu Bumbaru, porte-parole d’Héritage Montréal

Durant leurs recherches, les archéologues ont aussi trouvé différents objets, en cours d’analyse: vaisselle, bols, assiettes, morceaux de métal, cerceaux de barils et même un seau représentant un manufacturier et les emblèmes de la ville de Nîmes, située dans le sud de la France.

Une découverte qui séduit la Société historique de l’arrondissement, bien décidée à «sauver ces vestiges.»

«Il faut les conserver. Tant de choses ont été détruites à Rivière-des-Prairies au siècle dernier, en raison d’incendies. On aimerait retrouver notre histoire», clame Gisèle Boucher, membre de la SHRDP, qui espère «protéger et rendre accessible ce lieu pour le montrer aux jeunes et aux écoles de l’arrondissement.»

«On doit sauver notre patrimoine»
Alors qu’Archéotec rendra son rapport complet à Hydro-Québec et au ministère québécois de la Culture d’ici le début de l’année prochain après de dernières analyses, l’organisme souhaite sensibiliser les instances publiques.

«Mettre en valeur ce site est nécessaire. Ces vestiges constituent un précieux héritage architectural. On doit préserver notre patrimoine et Hydro-Québec doit modifier l’emplacement de ce pylône», estime Fernand Ouellet, historien à la retraite et membre du conseil d’administration de la SHRDP.

Des vestiges bientôt remblayés
Daniel Chevrier est quant à lui catégorique. «On ne détruira pas ces vestiges», promet l’architecte, qui prévoit de couvrir dans les prochains jours ces fondations avec l’aide d’une toile géotextile, avant une opération de remblayage avec le sol excavé trois mois plus tôt.

«Ce lieu sera ainsi protégé lors de l’arrivée de la machinerie lourde», précise-t-il.

Du côté d’Hydro-Québec, on assure qu’une «analyse sera réalisée dans les semaines à venir de manière à définir les mesures à prendre pour le protéger.»

De premiers travaux de «maîtrise de la végétation» débuteront en novembre. La construction de ce nouveau pylône se fera à partir d’août 2017.

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