Une bande de terrains à l’abandon et valant plusieurs millions de dollars dans Pointe-aux-Trembles est dans la mire de citoyens qui aimeraient en faire quelque chose d’utile pour le voisinage.
L’Agence métropolitaine de transport (AMT) possède 23 petits lots, collés l’un à l’autre, bordés par les rues Victoria, au nord, et Prince-Albert, au sud. Ensemble, ces lots s’étirent sur une très mince, mais longue bande d’environ 4,5 kilomètres qui s’étire de la 53e Avenue, à l’est, jusqu’à la rue Marien, à l’ouest.
Ils valent, au total, plus de 9,7 millions de dollars, selon le plus récent rôle d’évaluation foncière.
Plusieurs personnes ont signalé le potentiel de l’endroit à l’organisme à but non lucratif Lande, qui forme et aide les citoyens à se mobiliser pour s’approprier des terrains vacants. Lande tient une rencontre sur la friche ferroviaire le 29 novembre.
Des citoyens rêvent d’en faire un usage public, comme une patinoire, des terrains de pétanque, des jardins de repos, des parcs à chiens ou des jardins communautaires. Lee-Philippe Fortier, par exemple, y verrait bien l’aménagement d’un parc linéaire ou l’intégration de la piste cyclable, qui, actuellement, borde le terrain. «Si la piste pouvait être sur le terrain, avec des arbres, des bancs ou des espaces pour se regrouper, on pourrait faire quelque chose de bien, au lieu de sacrifier ça pour des projets immobiliers», dit-il.
Amélie Desnoyers, elle, n’a pas d’idée arrêtée. Toutefois, la spécialiste en réadaptation tient surtout à ce que la réflexion inclut les résidences pour aînés situées tout près et dans lesquelles elle travaille. « De cette manière, on s’assure que le projet soit le plus inclusif possible. Dans le même ordre d’idée, je verrais un projet intergénérationnel qui permette aux différents groupes d’âge de se rassembler», explique-t-elle.
Les lots faisaient partie de l’emprise ferroviaire du CN. L’AMT a acquis l’emprise et projetait, au début des années 2000, de l’utiliser pour son ViaBus de l’Est, un projet de voies aménagées et réservées aux autobus. Le projet n’a jamais vu le jour parce qu’il existait des axes de transport plus performants à proximité, dit l’AMT.
Et comme l’Agence sera remplacée par deux entités qui n’existent pas encore, soit l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) et le Réseau des transports métropolitains (RTM), la friche ferroviaire risque de ne pas avoir de vocation avant encore longtemps.
« Dans le contexte actuel de transition, aucun nouveau projet n’est envisagé pour le moment. Nous laissons le soin aux nouvelles entités (ARTM ou RTM) de prendre les décisions qu’elles jugeront pertinentes », indique l’AMT, dans un courriel.
Le cofondateur de Lande, l’urbaniste Mikael St-Pierre, témoigne de l’intérêt manifeste de résidents, mais ne promet rien quant à une mobilisation ou un projet d’aménagement. « C’est un long shot. On se dit : « créons quelque chose, et on verra » », image-t-il.