La Loi sur les soins de fin de vie du Québec fait augmenter les demandes d’accompagnement faites au chapitre montréalais d’Albatros, un organisme d’aide qui manque ponctuellement de bénévoles.
Depuis l’an dernier, la loi exige que les soins palliatifs soient offerts dans les établissements publics de santé. Ces soins requièrent du personnel formé en conséquence, qu’il s’agisse de bénévoles ou d’employés du réseau de la santé.
L’organisme Albatros-Montréal, l’une des 14 cellules du mouvement Albatros du Québec, fournit des bénévoles aux établissements et peut aussi former leur personnel, en plus de faire des visites aux domiciles de personnes en fin de vie. Le défi est grand pour cet organisme de plus en plus sollicité. Il compte 83 bénévoles cette année, mais souhaite en voir d’avantage.
«Depuis l’an dernier, nous accompagnons d’avantage dans des établissements de santé», indique la directrice générale Cynthia Villiard. «Nous constatons que les besoins en accompagnement sont plus importants vu la loi sur les soins de fin de vie et son application dans le réseau de la santé».
Selon la période de l’année, l’organisme peut manquer de bénévoles, ajoute Mme Villiard. «Les soins de vie existent depuis longtemps au Québec, mais maintenant, ça fait partie de la norme […] Ce n’est plus tabou. On en parle et c’est un droit.»
Une présence et de l’écoute
L’accompagnement en fin de vie peut prendre plusieurs formes. Cependant, il s’agit essentiellement d’être présent et à l’écoute, témoignent un bénéficiaire et son accompagnateur.
«Se lever le matin à moitié mort, ce n’est pas drôle», raconte Gabriel Godin, un homme 86 ans atteint d’un cancer.
Depuis octobre, il reçoit la visite d’un accompagnateur dans sa chambre d’une résidence pour aînés d’Anjou. Pour cet ancien «homme de science» qui a passé des années à analyser et enseigner le mouvement des marées, il n’est pas facile de vivre ses derniers jours entouré de résidents en perte motrice ou cognitive. «Avoir un homme en santé, de bonne humeur, au cerveau équilibré, ça fait du bien», constate l’ex-employé de Pêches et Océans Canada qui vit seul depuis la mort de son compagnon il y a au moins 15 ans.
Déclaré en fin de vie par son médecin, M. Godin est prêt à recevoir l’aide médicale à mourir. «La mort viendra comme un soulagement parce que se lever le matin dans une chaise roulante, ce n’est pas agréable», confie-t-il.
«J’ai été chanceux à tous les points de vue. Il faut vivre sa vie et tout donner ce qu’on a. Après, il n’y a rien à regretter.» –Gabriel Godin
Formations pour tous
L’accompagnateur de M. Godin, Régis Arsenault, explique avoir assisté à une formation d’Albatros après avoir accompagné un copain en fin de vie, une expérience «intéressante». «Oui, au début, j’étais mal à l’aise», avoue M. Arsenault, ex-pilote. «Mais lorsque je rentrais à la maison et que mes enfants me demandaient si c’était épeurant dans les maisons de soins palliatifs et de fin de vie, je répondais que non, ce n’est même pas triste. Une fin de vie, c’est naturel.»
Depuis novembre, Albatros-Montréal tente de recruter des participants à sa formation de 36 heures qui commencera en mars 2017. L’organisme offre aussi une formation de 18 heures aux bénévoles et aux professionnels de la santé. Il peut former jusqu’à environ 30 bénévoles par session.